Depuis l’annonce de l’accord commercial passé avec les Etats-Unis, le 27 juillet, à Turnberry, en Ecosse, les critiques s’abattent sur la Commission européenne, qui aurait « capitulé » face à Donald Trump. Sont-elles justes ? Est-ce un si mauvais « deal » ?

Le bénéfice immédiat est évident : une guerre commerciale est évitée. En juillet, le Conseil de l’Union européenne (UE), qui représente les gouvernements des Etats membres, avait pour principale recommandation d’éviter des droits de douane de 30 % sur les produits européens et de conclure sur une solution négociée. Donc d’éviter une guerre tarifaire. C’est ce qui a été obtenu.

Dans un conflit commercial, le vainqueur n’est pas celui qui augmente le plus ses droits de douane. Il faut sortir de cette vision mercantiliste et ne jamais oublier que ces taxes sont avant tout payées par les consommateurs et les entreprises du pays qui les impose.

Deux couches de protectionnisme

Ainsi, même si des droits de douane américains portés à 15 % pénalisent directement les exportateurs français et européens, ils frappent également l’économie américaine. Ils provoquent de l’inflation, qui réduit le pouvoir d’achat des ménages et affaiblit la compétitivité des entreprises, dont les coûts de production augmentent. Exemple : les tarifs de 50 % sur l’acier et l’aluminium protègent certes les producteurs américains de ces métaux, mais ils renchérissent les coûts pour toutes les industries (automobile, construction, etc.) qui les utilisent comme intrants.

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Répliquer aux décisions de Donald Trump en imposant des droits de douane sur les produits américains aurait eu un effet similaire sur l’activité européenne. Le jeu en valait-il la chandelle ?

Une guerre tarifaire mondiale diminue le produit intérieur brut de tous les pays concernés. Jusque-là, l’UE s’en sort plutôt bien : les droits de douane infligés aux autres pays sont soit identiques (Corée du Sud, Japon…), soit supérieurs (Suisse, Chine, Afrique du Sud, Inde, Canada, Brésil…). Or l’impact des nouveaux droits de douane américains sur les exportations européennes et françaises sera d’autant plus limité que le niveau de ceux supportés par les autres pays est élevé. Le secteur de l’aéronautique, important pour la France, est, en outre, exempté de majoration.

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