L’Union européenne (UE) est la troisième économie mondiale, et le taux d’épargne des ménages y est l’un des plus élevés. Pourtant, lorsque nos entreprises se développent, elles se tournent souvent vers les marchés financiers étrangers. Pourquoi ? Parce que nous exportons une grande partie de notre épargne, soutenant ainsi l’innovation ailleurs, alors que nombre de nos propres start-up peinent à accéder au financement nécessaire à leur croissance.
Le temps du changement est venu et l’Europe doit investir davantage chez elle. C’est pourquoi sept pays européens, représentant plus de la moitié de l’économie de l’UE, se sont associés, jeudi 5 juin, pour améliorer notre cadre d’épargne afin de canaliser cette épargne vers davantage d’investissements dans l’économie de notre continent. Commençons par les chiffres.
En 2024, l’économie de l’UE a généré une production de 17 900 milliards d’euros. La richesse et la valeur sont donc manifestement créées en Europe à très grande échelle. Parallèlement, les ménages européens comptent parmi les plus grands épargnants au monde, mettant de côté environ 13 % de leurs revenus chaque année, soit cinq points de plus que les ménages américains. Cela représente 1 000 milliards d’euros d’épargne privée nouvelle chaque année, dont une grande partie reste sous-utilisée, en liquide ou sur des comptes de dépôt à faible rendement. Au total, cela a constitué un capital de 35 000 milliards d’euros au fil des ans.
Dans le même temps, l’Europe doit investir au moins 5 % de son économie, soit jusqu’à 800 milliards d’euros par an, pour combler le fossé technologique et de productivité qui la sépare de ses principaux concurrents. Si l’on ajoute les nouveaux besoins en matière de défense et de sécurité, ce chiffre pourrait facilement dépasser les 1 000 milliards d’euros.
En cette période de tensions géopolitiques croissantes et d’augmentation des obstacles au commerce et aux flux financiers dans le monde, cette épargne est un atout stratégique pour l’Europe, que nous devons mobiliser pour aider à combler ce déficit d’investissement.
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