
« La fashion week du siècle. » C’est ainsi que, dans le milieu de la mode, on désigne la semaine des défilés printemps-été 2026 qui s’est déroulée du 29 septembre au 7 octobre, à Paris. En 2025, il est sans doute un peu tôt pour affirmer qu’aucune autre n’atteindra son niveau d’importance dans les soixante-quinze ans à venir, mais l’expression reflète une réalité : on n’avait pas observé une telle effervescence depuis longtemps.
Cette semaine de la mode est exceptionnelle par son nombre de défilés et de présentations, 111 au calendrier officiel, un chiffre qui ne prend pas en compte les événements non adoubés par la Fédération de la haute couture et de la mode. Mais elle est aussi unique par sa nouveauté : huit maisons ont présenté la première collection de leur directeur artistique fraîchement nommé. Parmi elles, des marques cruciales dans l’histoire et l’économie de la mode française, telles que Dior et Chanel.
Si on élargit le spectre à l’année écoulée, une douzaine de maisons parisiennes ont changé de designer, parmi lesquelles Lanvin, Givenchy, Mugler, Carven, Loewe, Margiela, Balenciaga, Jean Paul Gaultier, Celine, Alexander McQueen. A Milan, l’autre capitale de la mode, Gucci, Bottega Veneta, Versace, Jil Sander, Marni et Fendi ont également procédé à des remplacements. Même si, pour maintenir l’intérêt des clients, les marques ont toujours opéré des virages esthétiques qui passent par le changement de leur directeur artistique, la concomitance du renouvellement n’est pas une coïncidence. Il est révélateur des failles de l’industrie du luxe.
Il vous reste 73.24% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.