• L’action militaire menée par les États-Unis en Iran suscite de vives réaction partout dans le monde.
  • En France, où Emmanuel Macron appelle à la reprise de la diplomatie, le sujet divise la classe politique.
  • Si Jean-Luc Mélenchon condamne les frappes américaines, le RN et ses alliés s’en félicitent.

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Guerre Israël-Iran : les États-Unis ont frappé

Les frappes américaines sur les trois sites nucléaires iraniens de Fordo, Natanz et Ispahan semblent avoir pris de court une partie de la classe politique française. Alors que le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a été le premier à réagir sur le réseau X, rappelant que la France n’avait pas été associée à la décision et appelant « les parties à la retenue pour éviter toute escalade », la plupart des chefs de partis s’étaient abstenus de tout commentaire à la mi-journée.

« Netanyahou et Trump mettent l’humanité en danger pour satisfaire leur besoin de domination sans contrôle », a finalement déploré Jean-Luc Mélenchon. « Bombarder des sites nucléaires est un crime de guerre et quand les matériaux se répandent dans l’atmosphère de la planète, c’est un crime contre l’humanité », a ajouté l’ancien candidat LFI à l’élection présidentielle. Pour lui, « la France doit refuser de s’aligner sur ce duo mortel et porter le drapeau de la paix sans faux-semblant. »

 « En prenant le risque de bombarder l’Iran sans même faire semblant de consulter l’ONU, ni de se soucier des risques de contamination radioactive, Donald Trump vient de porter un coup terrible et d’une ampleur inédite au droit international », a renchéri dans un communiqué l’intergroupe parlementaire de la France insoumise. À gauche, c’est la seule formation à avoir officiellement réagi en fin de journée.

On ne pouvait pas se permettre que le régime islamiste ait la bombe nucléaire

Jean-Philippe Tanguy

De l’autre côté de l’échiquier politique, le député RN Jean-Philippe Tanguy s’est en revanche félicité des frappes américaines. « La destruction (des sites nucléaires iraniens, ndlr) dans une opération militaire très impressionnante doit être saluée. On ne pouvait pas se permettre que le régime islamiste ait la bombe nucléaire », a-t-il affirmé sur France Inter.

« Merci aux États-Unis pour leur engagement dans les frappes contre les installations nucléaires iraniennes », a réagi pour sa part le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti sur X. « Un acte nécessaire qui contribue à la sécurité du monde pour enrayer une menace imminente et inacceptable : celle d’un Iran nucléaire ! ».

Ciotti choqué par Macron

L’ancien président LR, désormais rallié au parti de Marine Le Pen, a repris la parole lorsque dans l’après-midi, Emmanuel Macron appelé à la « reprise des discussions diplomatiques » après un échange téléphonique avec le président iranien Masoud Pezeshkian, selon l’Élysée. 

« Aucun en-même-temps possible face au risque nucléaire iranien ! L’attaque américaine protège Israël et le monde.  La position du gouvernement français est totalement décalée. La France a le devoir de se tenir aux côtés de ses alliés ! », a-t-il écrit. « Au lieu de soutenir les États-Unis et Israël, le président Macron préfère parler avec le président de la dictature islamique d’Iran ! ».

Rejoignant en revanche Emmanuel Macron, l’eurodéputée Horizons Nathalie Loiseau a elle aussi rappelé la nécessité du dialogue. « Ces frappes étaient évitables, mais elles ont eu lieu. Jamais la diplomatie n’a été si nécessaire », a-t-elle écrit sur X. « Le programme nucléaire iranien est très affaibli, mais la paix au Moyen-Orient n’est pas acquise. »

« Personne n’avait envie d’un jihad atomique et l’Iran est une puissance déstabilisatrice », a réagi ce dimanche soir Bruno Retailleau sur LCI. « Je ne pleurerai pas le régime des mollahs. Mais on ne change pas un régime à coups de bombes et de missiles », a tempéré le ministre de l’Intérieur. « Même les Américains ne savent pas ce qu’ils ont produit. »

Jérôme VERMELIN

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