
La France insoumise « n’acceptera jamais l’entrisme religieux », a assuré samedi 6 décembre Jean-Luc Mélenchon lors de son audition devant la commission d’enquête parlementaire sur des liens supposés entre mouvements politiques et réseaux islamistes, assurant que son mouvement avait déjà été « innocenté » par les travaux de la commission.
« La question de la laïcité de l’Etat est fondatrice » pour notre mouvement, a affirmé Jean-Luc Mélenchon après avoir reconnu « l’existence d’une menace islamiste au milieu de bien d’autres ». Il a appelé à ne pas confondre « l’islam et l’islamisme » et « l’islamisme avec le terrorisme ».
« Votre commission a déjà produit les documents qui nous innocentent absolument. Tous les responsables de services de renseignement que vous avez entendus, aucun ne dit qu’il y a un lien entre nous et les islamistes », a renchéri le fondateur de LFI.
Jean-Luc Mélenchon était convoqué samedi par la commission d’enquête lancée par LR. Il avait été initialement convoqué pour être entendu mardi, comme la patronne des Ecologistes Marine Tondelier, mais La France insoumise avait indiqué qu’il était « déjà pris ce mardi » et qu’il « ne pouvait être disponible dans un délai aussi court », l’invitation de la commission ayant été déposée au domicile du leader insoumis samedi soir.
« Climat de suspicion permanente »
Le bureau (président, vices-présidents, secrétaires…) de cette commission suscite de nombreuses critiques à gauche car il ne comprend aucun député issu de groupes de gauche, alors que le règlement dispose que ces nominations doivent se faire en s’« efforçant de reproduire la configuration politique de l’Assemblée ».
Lancée après de multiples soubresauts, la commission d’enquête, dont le président est le LR Xavier Breton et le rapporteur le ciottiste Matthieu Bloch, doit terminer ses travaux autour du 10 décembre.
Les pouvoirs d’une commission d’enquête comprennent notamment des convocations avec obligation pour la personne de s’y rendre, des pouvoirs d’investigation et de conduire des auditions sous serment.
Au début de son audition mardi après-midi, Marine Tondelier avait accusé cette instance, « par la manière dont elle s’est créée et dont elle choisit et formule ses questions » de « nourrir ce climat de suspicion permanente qui pèse sur un trop grand nombre de nos compatriotes en raison d’une appartenance réelle ou supposée à une religion, en l’occurrence l’islam ».

