
Le Gauss gît à 26 mètres de profondeur au large de Dieppe (Seine-Maritime). Le 12 décembre 1942, alors qu’il est en route pour la façade Atlantique, ce navire cargo allemand est attaqué par la marine britannique. Il coule, emportant au fond son stock de munitions, des métaux lourds comme le plomb ou le cuivre contenus dans la coque ou encore du carburant. Si le navire est bien préservé, la corrosion le ronge lentement, menaçant de libérer ce qui se trouve encore à bord.
A l’été 2025, sous une météo capricieuse, Benjamin Orban a effectué une série de plongées sur le Gauss. Ce doctorant à l’université de Nantes dirige le projet Contepav, une étude de l’impact environnemental des épaves de la seconde guerre mondiale menée par le Groupement de recherche océan et mers du CNRS. Avec son équipe, il carotte des sédiments et pose des capteurs autour du navire. « L’objectif est de mesurer la concentration de produits toxiques comme les hydrocarbures, les munitions ou autres composés chimiques à proximité de l’épave, ainsi que les potentielles fuites », explique le chercheur.
Quatre-vingts ans après la fin du conflit, la détérioration des épaves les rend instables et dangereuses. « La pollution causée devrait atteindre son niveau le plus élevé d’ici à dix ans », ont alerté les membres du projet Tangaroa, une communauté mondiale d’experts et d’ONG engagés pour la protection des océans, lors de la Conférence des Nations unies sur l’océan à Nice, en juin.
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