- Ousmane Dembélé a remporté ce lundi 22 septembre le Ballon d’Or 2025.
- Après une saison sensationnelle et un sacre en Ligue des champions, il devient le 6ᵉ lauréat français.
- En quelques mois, l’ex-promesse du football tricolore, ailier droit reconverti avant-centre, est passé de l’ombre à la lumière.
Il trône sur la planète football. Plusieurs mois de suspense ont pris fin ce lundi 22 septembre, depuis le théâtre du Châtelet, à Paris : Ousmane Dembélé est sacré Ballon d’Or 2025, à l’issue d’une saison de rêve au cours de laquelle il a tout raflé avec le Paris Saint-Germain, dont la Ligue des champions. Il devient, après Raymond Kopa (1958), Michel Platini (1983, 1984, 1985), Jean-Pierre Papin (1991), Zinédine Zidane (1998) et Karim Benzema (2022), le sixième Français à être sacré meilleur joueur de football du monde.
Longtemps dans l’ombre des stars
Peu de personnes pourront dire, sans mentir, qu’elles y croyaient, il y a encore un an, au moment où l’Espagnol Rodri soulevait le Ballon d’Or 2024. Car Ousmane Dembélé, joueur précoce – il a débuté en Ligue 1 à 18 ans au Stade Rennais – au talent certain, n’a jamais été la grande star de son équipe. Dès ses 19 ans, après une toute petite saison en France et un trophée de meilleur espoir en poche, il prend la direction du Borussia Dortmund, en Allemagne, avec le statut de promesse du football. Mais ce sont surtout les vedettes d’alors, Pierre-Emerick Aubameyang et Mario Götze en premier lieu, qui prennent la lumière.
Ousmane Dembélé découvre l’équipe de France en septembre 2016, avec qui il participe à la Coupe du monde 2018 en Russie. D’abord titulaire lors de la phase de poules, mais pas décisif, il perd peu à peu sa place, au point de ne disputer que deux petites minutes durant la phase à élimination directe, et de rester sur le banc lors de la finale face à la Croatie (4-2). Les stars, elles, s’appellent plutôt Kylian Mbappé et Antoine Griezmann, bien plus décisifs.
Des blessures qui limitent sa progression
Le natif de Vernon, dans l’Eure, porte pourtant depuis un an le maillot de l’un des plus grands clubs du monde, le FC Barcelone. Mais son adaptation est difficile : arrivé contre plus d’une centaine de millions d’euros selon les estimations, dans l’ombre de Lionel Messi et Luis Suárez, Ousmane Dembélé multiplie les pépins physiques. Il y côtoie Luis Enrique, fait la Une de la presse espagnole pour des retards à l’entraînement et enchaîne les saisons inabouties, malgré quelques fulgurances.
À l’été 2023, il fait son retour en France à la surprise générale. Le PSG, qui vient de perdre Neymar et Messi, lui fait confiance pour alimenter son couloir droit. Mais la grande star de l’équipe se nomme toujours Kylian Mbappé, et cela se voit dans les statistiques. Pour sa première saison, Dembélé n’inscrit que six petits buts – dont trois en L1 -, quand le capitaine des Bleus en cumule plus de sept fois plus.
Un repositionnement qui change tout
L’été 2024 est un tournant pour Ousmane Dembélé. Kylian Mbappé parti au Real Madrid, il devient l’une des vedettes du club de la capitale. Si son début de saison reste sur ses bases habituelles (cinq buts lors des 14 premiers matchs de L1, aucun lors des six premiers de Ligue des champions), son entraîneur Luis Enrique prend une décision forte : jouer sans avant-centre de métier pour placer Ousmane Dembélé dans l’axe.
Un changement radical. À partir de mi-décembre, chaque match, ou presque, est synonyme de but pour le numéro 10 parisien. Ousmane Dembélé, enfin décisif et constant après plus de dix ans au plus haut niveau, libéré dans le jeu, porte son club lors de la fin de la phase de poules de Ligue des champions (quatre buts lors des deux derniers matchs), avant d’être décisif en barrages (deux buts), en huitièmes de finale (un but), en quarts (deux passes décisives), en demie (un but et une passe décisive) et en finale (deux passes décisives).
En L1, il enchaîne aussi les réalisations, faisant trembler les filets à 16 reprises en dix matchs entre mi-décembre et mi-mars, au point de terminer meilleur buteur du championnat pour la première fois de sa carrière (21 buts en 29 matchs disputés). « S’il ne gagne pas le Ballon d’Or, il y a un problème »
, avait affirmé ces dernières semaines le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi. Il n’y en a finalement pas eu et le panel de 100 journalistes du monde entier a tranché : pour les douze prochains mois, le meilleur joueur de la planète est français.