Gérard Depardieu, 76 ans, est jugé à partir de lundi 24 mars devant le tribunal correctionnel de Paris.
L’acteur est accusé d’avoir agressé sexuellement en 2021 deux femmes lors du tournage du film « Les volets verts » de Jean Becker.
Il encourt, pour ces faits, jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.
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Gérard Depardieu, le monstre sacré du cinéma français dans la tourmente
Avec plus de 200 films à son actif à ce jour, son nom est connu dans le monde entier. À partir de ce lundi 24 mars à 13h30, Gérard Depardieu, 76 ans, doit comparaître devant la 10ᵉ chambre du tribunal correctionnel de Paris pour « agressions sexuelles », des faits qu’il aurait commis, selon les deux femmes qui l’accusent, en 2021 lors du tournage du film Les volets verts de Jean Becker.
Son procès, initialement prévu à l’automne, avait été reporté pour raisons de santé. Mais cette fois, le mastodonte du cinéma sera bien présent, assurent plusieurs sources, ajoutant qu’il pourrait bénéficier de certains aménagements horaires et techniques, du fait de son traitement médical. Des dizaines de journalistes français et étrangers et de très nombreux photographes et cameramen sont également attendus pour immortaliser cette séquence inédite.
Mains sur les seins, les fesses…
Cette nouvelle affaire avait éclaté au grand jour début 2024, alors que Gérard Depardieu était déjà dans la tourmente. La star française du cinéma, mise en examen en août 2018 pour « viols » et « agressions sexuelles » sur la comédienne Charlotte Arnould et contre qui le parquet a requis un procès pour ces faits, s’est vue en effet reproché depuis, par une vingtaine de femmes, son comportement déplacé à leur égard. Parmi elles, deux sont parties civiles à ce procès médiatique.
La première, Amélie K., décoratrice ensemblière dans le cinéma âgée de 53 ans, a déposé plainte contre Gérard Depardieu le 23 février 2024. Selon elle, les faits auraient eu lieu en septembre 2021 dans le cadre du tournage Les volets verts. Elle aurait pris la décision de déposer plainte trois ans plus tard après avoir été « choquée d’entendre dire au cours d’émissions de télévision » notamment qu’il n’y avait pas eu d’incidents sur ce tournage. Car selon elle, Gérard Depardieu aurait non seulement tenu à plusieurs reprises des propos sexuels, mais il aurait eu aussi la main baladeuse. La quinquagénaire explique ainsi qu’un jour, alors qu’elle passait devant lui dans un couloir, il l’aurait attrapée, attirée vers lui avant de la bloquer avec ses jambes, de lui tripoter la taille, les hanches et les seins, le tout, en tenant des propos obscènes.
Bouleversée, la professionnelle du cinéma indique avoir été prise en charge par deux collègues tandis que le septuagénaire était reparti avec ses gardes du corps. Amélie K. avait ensuite fait part de ces faits au directeur de production et obtenu des excuses de l’acteur, avant d’avoir à subir les propos désagréables de ce dernier à son égard durant la fin du tournage. Trois témoins ont assisté à l’agression et d’autres ont assisté aux « excuses » du comédien. Amélie K. s’est vue prescrire sept jours d’incapacité totale de travail (ITT) par un expert psychiatre.
Aucun consentement
Un mois plus tard, le 21 mars 2024 précisément, c’est Engela W., assistante du réalisateur Jean Becker, qui est allée déposer plainte à ton tour. Selon elle, l’acteur lui aurait touché les fesses dans la rue, avant de lui tâter la poitrine quelques jours plus tard et de remettre ses mains sur son postérieur.
La plaignante précise qu’elle a, à chaque fois, exprimé son non-consentement à être tripotée de la sorte tout en ajoutant que l’acteur avait réagi en l’insultant. Choquée par ce comportement, Engela W. avait relaté ces événements à ses proches et s’était vu prescrire, par l’Unité médico-judiciaire, six jours d’ITT.
Que dit l’acteur ?
Comment la star du 7e art a-t-elle réagi à ces nouvelles accusations ? Placé en garde à vue le 29 avril 2024 dans les locaux de la police judiciaire parisienne pour être entendu sur ces deux affaires, Gérard Depardieu a contesté les faits qui lui sont reprochés. Il devrait prendre la parole face aux magistrats pour livrer sa version.
À l’automne dernier, son avocat, Me Jérémie Assous, avait fait savoir que son client souhaitait en effet « ardemment se défendre ». « Depuis plus de trois ans, un très grand nombre d’inexactitudes, de fausses informations et de mensonges ont été diffusées, relayées systématiquement. On n’a eu que la parole de l’accusation et maintenant, enfin, on va avoir la parole de la défense », avait-il dénoncé devant les caméras. Il avait également justifié l’absence de son client ce jour-là, précisant que les médecins de Gérard Depardieu lui « avaient prescrit une interdiction de se présenter devant le tribunal » le 28 octobre 2024, date initialement prévue pour ce procès, et que les professionnels de santé avaient également fait savoir qu’« avec un traitement adapté, il pourrait se présenter dans six mois ».
Le report de l’audience ayant été validé, le procès aura donc bien lieu en ce début de semaine. Pour les faits qui lui sont reprochés, l’acteur encourt jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.