Donald Trump a consenti un effort inhabituel, dimanche 21 septembre, en Arizona. Il a longuement fait l’éloge de quelqu’un d’autre que lui-même. Les circonstances s’y prêtaient. Des dizaines de milliers de personnes avaient rempli le State Farm Stadium à Glendale, près de Phoenix, pour rendre hommage à Charlie Kirk, chef de file de l’organisation Turning Point USA, assassiné dans l’Utah le 10 septembre.
Saluant « le meilleur évangéliste pour la liberté américaine », devenu « immortel », le président américain a rappelé que cette figure du monde MAGA (Make America Great Again) aimait débattre sans ressentiment pour son interlocuteur. « C’est là que je suis en désaccord avec Charlie. Je hais mes adversaires. Et je ne leur souhaite pas le meilleur. Je suis désolé ! » Le milliardaire ne l’était pas, s’amusant de sa propre férocité. Dans le même discours, Donald Trump a affirmé : « Nous devons assurer le retour de la religion en Amérique, car sans frontières, sans la loi et l’ordre et sans la religion, on n’a plus de pays. (…) On veut le retour de Dieu. »

Le retour de Dieu, mais lequel ? Celui qui pardonne, ou celui qui châtie, seul cet aspect semblant à cette heure intéresser le président américain ? Il a sans cesse été question de religion, de foi, d’engagement et de la Bible, au cours de cet événement sans équivalent, regroupant l’essentiel de l’administration et des membres du Congrès. Pendant des heures se sont succédé en tribune des évocations du défunt, des prêches et des digressions politiques. Etait-ce un hommage funèbre, un meeting politique ou un départ en croisade ? La confusion était compréhensible car la fusion de ces registres était voulue, préméditée.
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