Les dirigeants libanais ont dénoncé samedi une agression israélienne « continue » contre le Liban.
Ils ont mis en garde contre le risque d’une « nouvelle guerre », après l’annonce par Israël de tirs sur son territoire.

Un répit de courte durée. Quatre mois après l’accord de cessez-le-feu entre l’armée israélienne et le Hezbollah, les dirigeants libanais ne cachent pas leur pessimisme : une « nouvelle guerre » est possible, ont-ils mis en garde ce samedi. En cause, une agression israélienne « continue » selon eux contre leur territoire. 

Trois roquettes ont été tirées samedi du Liban vers le nord d’Israël, mais elles ont été interceptées par l’aviation israélienne, selon l’armée israélienne. Celle-ci a annoncé avoir mené des frappes sur des cibles du Hezbollah dans le sud. L’attaque n’a pas été revendiquée dans l’immédiat, mais l’armée libanaise a ensuite indiqué avoir démantelé trois rampes de lancement de roquettes « artisanales » dans le sud. L’agence de presse officielle (ANI) a quant à elle fait état de tirs d’artillerie et de l’aviation israélienne sur différents villages dans le sud, rapportant également des opérations de ratissage à l’arme automatique.

Une agression continue contre le Liban

Joseph Aoun

« Ce qui s’est passé aujourd’hui dans le sud, et qui se poursuit depuis le 18 février, constitue une agression continue contre le Liban et un coup porté au projet de sauvetage dont les Libanais sont convenus », a déclaré le président de la République, Joseph Aoun, selon le compte de la présidence sur X.

Un accord de cessez-le-feu a mis fin le 27 novembre à deux mois de guerre ouverte entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais qui avait ouvert un front contre Israël en solidarité avec le mouvement islamiste palestinien Hamas au début de la guerre dans la bande de Gaza en octobre 2023. Le cessez-le-feu tient globalement, malgré des accusations mutuelles de violations répétées, l’armée israélienne menant régulièrement des frappes dans l’est du Liban et dans le sud, où elle a maintenu des troupes dans cinq positions stratégiques frontalières du nord d’Israël.

Condamnant « les tentatives d’entraîner le Liban dans un nouveau cycle de violence », Joseph Aoun a appelé « les forces concernées dans le sud, notamment le comité de surveillance » de l’accord de trêve et l’armée, à « contrôler toute violation ou négligence qui pourrait menacer la nation dans ces moments délicats » et demandé l’ouverture d’une enquête. 

De son côté, le Premier ministre Nawaf Salam « a mis en garde contre le risque que les opérations militaires reprennent à la frontière sud, soulignant que cela pourrait entraîner le pays dans une nouvelle guerre, aux conséquences désastreuses pour le Liban », selon son bureau de presse.

Le Hezbollah est sorti très affaibli de sa dernière guerre contre Israël qui a dévasté des pans entiers du pays, et sa direction a été largement décimée. Dans un communiqué, la Force de maintien de la paix de l’ONU au Liban (Finul) déployée dans le sud du Liban s’est dite préoccupée par une « possible escalade », qui « pourrait avoir des conséquences graves pour la région ».


T.G.

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