Joseph Boakai, à Monrovia, le 19 décembre 2017.

Le président du Liberia, Joseph Boakai, a présenté, samedi 5 juillet, les excuses de l’Etat pour la violence et les traumatismes causés par les deux guerres civiles qu’a connues le pays entre 1989 et 2003. Ces conflits ont coûté la vie à environ 250 000 personnes, causant massacres, mutilations, viols, et un large recours aux enfants soldats.

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Le chef de l’Etat a effectué cette démarche lors d’une cérémonie de réconciliation dans la capitale, Monrovia, quelques jours après avoir participé à un hommage posthume aux anciens présidents Samuel Doe, torturé et tué au début de la guerre civile, et William Tolbert, assassiné en 1980 quand le premier avait mené un coup d’Etat.

« A cette occasion historique, je présente des excuses formelles de la part de l’Etat », a-t-il déclaré. « A chaque victime de notre guerre civile, à chaque famille brisée, à chaque rêve fracassé, nous disons : nous en sommes désolés », a-t-il ajouté. « L’Etat aurait pu faire davantage », a-t-il encore déclaré. « Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour nous assurer qu’il ne vous fasse plus défaut ».

Les responsables soupçonnés restent influents

Le pays n’a pas, pour l’heure, jugé les responsables de crimes commis durant ces conflits. Une Commission de la vérité et de la réconciliation a appelé en 2009 à la création d’un tribunal pour juger les crimes de guerre, mais celui-ci n’a pas vu le jour, notamment parce que nombre de responsables soupçonnés restent influents dans la politique nationale.

Joseph Boakai a appelé samedi à « mettre en œuvre les recommandations clés de la Commission de vérité et de réconciliation ».

« Il n’y a pas une famille libérienne qui n’ait été touchée par la douleur, la violence et l’injustice qui ont hanté notre nation », a-t-il dit.

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Le Monde avec AFP

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