Une opération de sauvetage de migrants par l’organisation humanitaire internationale SOS Méditerranée, dans les eaux internationales, en mars 2024.

Plus d’une centaine de réfugiés soudanais ont péri ou sont portés disparus après deux naufrages samedi 13 et dimanche 14 septembre au large de Tobrouk dans l’est de la Libye, ont déclaré mercredi 17 septembre l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut commissariat aux réfugiés (HCR).

Le HCR en Libye a annoncé dans la soirée « un incident tragique survenu au large de Tobrouk le [samedi] 13 septembre, où un navire transportant 74 personnes, principalement des réfugiés soudanais, a chaviré ». « Seules 13 personnes ont survécu et des dizaines d’autres sont toujours portées disparues », a ajouté l’organisation onusienne, qui n’a pas donné d’autres précisions mais a présenté ses condoléances aux familles.

Auparavant, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avait fait part d’un « tragique accident » dimanche « quand un incendie s’est déclaré sur un canot pneumatique transportant 75 réfugiés soudanais ». « Au moins 50 vies ont été perdues », a précisé une porte-parole de l’OIM à l’Agence France-Presse (AFP), sans être en mesure de préciser si des femmes et enfants figuraient parmi les victimes. Le sort du 51e passager est pour le moment inconnu.

Dans un tweet, l’OIM a réclamé « une action urgente pour mettre fin à ces tragédies en mer ». Selon la même source, l’embarcation était partie de Tobrouk, dans l’est de la Libye contrôlé par le puissant maréchal Haftar, et se dirigeait vers la Grèce.

Les gardes côtes de l’Est ne communiquent pratiquement jamais sur les éventuels naufrages ou opérations de secours dans leur zone.

L’OIM a fourni « des soins médicaux de survie immédiats aux 24 rescapés », a affirmé l’organisation rattachée à l’ONU, en précisant que « ceux qui en avaient besoin ont été transférés vers des structures spécialisées ».

Point de transit

Entre le 1er janvier et le 13 septembre, 456 personnes ont perdu la vie et 420 ont été portées disparues le long de la route maritime du centre de la Méditerranée, la plus dangereuse du monde pour les migrants, a déclaré l’OIM en Libye sur X. Et 17 402 migrants ont été interceptés et ramenés en Libye depuis le début de 2025, dont 1 516 femmes et 586 enfants, selon la même source.

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La Libye est l’un des principaux points de transit pour les migrants et réfugiés originaires d’Afrique subsaharienne, fuyant les guerres et la pauvreté dans leurs pays et cherchant à gagner clandestinement l’Europe. La Libye compte des centaines de milliers de réfugiés soudanais qui entrent pour l’essentiel par la frontière terrestre dans la zone de Koufra, dans le sud-est du pays contrôlé par le clan Haftar.

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« Etant donné que les voies sûres et légales [pour rejoindre l’Europe] ne sont accessibles qu’à un très petit nombre de personnes, la véritable solution est de mettre fin à la guerre au Soudan afin que les familles puissent rentrer chez elles en toute sécurité et ne pas entreprendre ces voyages dangereux », a affirmé le HCR en Libye sur X mercredi.

La Libye est située à environ 300 km des côtes italiennes côté ouest et à environ 500 km de la Grèce pour sa partie est. Le pays d’Afrique du nord peine à retrouver la stabilité depuis le renversement en 2011 du dictateur Mouammar Kadhafi et est devenu l’une des principales plaques tournantes du trafic d’êtres humains sur le continent. Deux exécutifs s’y disputent le pouvoir : le gouvernement d’unité nationale (GNU) installé à Tripoli, reconnu par l’ONU, et l’autre à Benghazi (est), contrôlé par le maréchal Khalifa Haftar et ses fils.

Le Monde avec AFP

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