Le parquet de Bobigny a annoncé, mardi 15 avril, avoir saisi l’inspection générale de la police nationale (IGPN), après la plainte du député Aly Diouara pour des menaces qu’il aurait reçues d’un policier en février.
Dans sa plainte déposée lundi, le député de la 5e circonscription de Seine-Saint-Denis « fait grief à un policier de s’être tourné dans sa direction, en pointant son PIE (pistolet à impulsion électrique) dans sa direction et en disant : “Qui vous êtes ?”. Il explique alors avoir décliné son identité et ordonné au policier de ranger son Taser, ce qui à quoi il lui aurait été répondu : “Si je te tase, tu vas faire quoi ?” », détaille le ministère public. Une enquête pour violences par personne dépositaire de l’autorité publique a été ouverte par le parquet.
Le 26 février, le parlementaire de LFI a affirmé avoir été témoin « d’un contrôle au faciès » mené par des policiers envers deux jeunes dans une cité de Bobigny. C’est pour « invoquer le respect des droits » de ces derniers qu’il serait intervenu, selon le communiqué et les messages qu’il a postés sur X dans les jours suivant les faits. C’est alors qu’il aurait été visé par un des agents.
« Ces propos tout comme le geste menaçant sont inacceptables et d’une extrême gravité, d’autant plus qu’ils ont été adressés à un parlementaire dans l’exercice de sa mission de contrôle de l’action publique », a dénoncé Ugo Valls, avocat de l’élu, dans un communiqué diffusé lundi annonçant le dépôt de plaintes auprès du parquet et de l’IGPN.
Soutien de Jean-Luc Mélenchon
Selon une source policière, les agents qui contrôlaient les jeunes « pour une consommation de stupéfiants » ont assuré avoir sorti leur pistolet à impulsion électrique quand un homme est intervenu pour demander des explications, parce qu’ils « ne savaient pas à quoi s’attendre » au moment où celui-ci glissait sa main dans sa poche pour sortir sa carte de député.
A la suite de ces faits, Aly Diouara avait reçu le soutien de personnalités de LFI, tel Jean-Luc Mélenchon, qui a écrit sur X : « Ras-le-bol ! Nous exigeons le respect pour TOUS nos élus. »
« J’apporte mon plein soutien aux fonctionnaires de police qui n’ont fait qu’accomplir leur mission, dans le cadre des lois de la République », avait, pour sa part, écrit le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, en réponse au message sur X d’Aly Diouara. Le préfet de Seine-Saint-Denis, Julien Charles, avait également exprimé son « soutien aux fonctionnaires concernés ».
Les deux jeunes qui avaient fait l’objet du contrôle avaient été laissés libres, pour absence d’infraction, selon la police.