
Lille s’est imposé face à Marseille (OM, 1-0) pour recoller à son adversaire du soir en Ligue 1 et s’offrir cette série de succès qu’il attendait tant depuis le début de la saison, vendredi 5 décembre, lors de la quinzième journée du championnat. Dans le même temps, Monaco s’est incliné à Brest (0-1).
En apparence, la victoire lilloise ne change rien au classement puisque le LOSC est toujours quatrième et l’Olympique de Marseille un rang au-dessus, mais en réalité elle permet au club nordiste, avec 29 points, soit autant que l’OM, de combler l’écart qui le séparait d’un de ses adversaires dans la course aux tickets européens.
Elle marque aussi la concrétisation de l’un des vœux les plus chers de l’entraîneur Bruno Genesio : enchaîner les victoires, enfin. En l’occurrence quatre après celles contre le Paris FC (4-2), le Dinamo Zagreb (4-0) – en Ligue Europa – et au Havre (1-0) le week-end dernier. A l’inverse, il s’agit d’un coup d’arrêt pour le club phocéen, déjà freiné face à Toulouse (2-2) la semaine dernière, qui donne à Lens (1er) et au Paris Saint-Germain (2e) la possibilité de créer un écart lors de la suite de cette quinzième journée.
Ethan Mbappé, la révélation du match
Ce match, globalement terne, s’est finalement joué lors de la première occasion franche, quand le Lillois Ethan Mbappé, lancé en profondeur par Nabil Bentaleb, a profité d’une sortie peu inspirée de Géronimo Rulli pour ouvrir le score (10e). Le petit frère de Kylian Mbappé a confirmé sa capacité à se montrer décisif avec peu d’occasions. S’il a été plus discret par la suite, il a aussi montré une belle pointe de vitesse en débordant Nayef Aguerd (45ᵉ + 1). Charge à lui désormais de ne plus laisser les blessures entraver son ascension vers le plus haut niveau.
Dans la foulée de l’ouverture du score, les Nordistes ont poursuivi leur domination, se procurant une autre occasion par Romain Perraud après un joli mouvement à trois avec Hakon Haraldsson et Hamza Igamane (13ᵉ). Puis Marseille est monté en intensité au milieu de terrain, gênant la construction du jeu lillois, sans pour autant se procurer d’occasions de but. En première période, les joueurs de Roberto De Zerbi ont dû attendre la 45ᵉ minute pour tenter leur première frappe, par Emerson, après un débordement de Timothy Weah.
Ce ne fut pas mieux avant le dernier quart d’heure, où les Marseillais ont obtenu deux occasions d’égaliser, mais Berke Ozer a d’abord réussi un arrêt superbe pour stopper une chevauchée fantastique de Mason Greenwood (76ᵉ), puis un autre pour détourner une frappe de Geoffrey Kondogbia (78ᵉ). L’OM a laissé passer sa chance, plombé par une performance décevante d’Igor Paixao, et c’est ensuite Lille qui a eu des opportunités pour enfoncer le clou, sans y parvenir.
Qu’importe, les Dogues a eu ce qu’ils souhaitaient. Ce match aura aussi donné à voir, une vingtaine de minutes durant, ce que pourrait être l’attaque lilloise avec Hamza Igamane plutôt qu’avec Olivier Giroud : un jeu plus direct, avec davantage de ballons en profondeur – dont un qui a amené le but – et de situations d’un contre un qui correspondent aux feux follets lillois. Mais le buteur marocain s’est blessé, semble-t-il à un adducteur, et a dû céder sa place (26ᵉ) au meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France (57 buts en 137 sélections).
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Parmi les satisfactions lilloises du soir, la belle performance, une nouvelle fois, du jeune défenseur central Nathan Ngoy (22 ans), qui a retrouvé son meilleur niveau après plusieurs semaines compliquées, et incarne le présent et le futur des Dogues, tout comme Ayyoub Bouaddi, dont la prolongation jusqu’en 2029 a été annoncée en amont du coup d’envoi.
Monaco battu à Brest
Dans le même temps, Monaco, en supériorité numérique à l’heure de jeu, s’est incliné à Brest (0-1). Après avoir déjà chuté à Lorient (1-3) et Rennes (1-4), les Monégasques voyagent mal en Bretagne où ils ont subi la moitié de leurs six défaites à ce jour. Avec 23 points, l’ASM, provisoirement 7ᵉ, n’est toujours pas dans le wagon européen. Brest, au contraire, a enchaîné un troisième succès de rang et monte provisoirement dans la première moitié du classement, 9ᵉ avec 19 unités.
Dans un Stade Francis-Le-Blé qui a vibré en fin de match comme dans les plus belles heures des deux dernières saisons rêvées, les hommes d’Eric Roy n’ont pas beaucoup tremblé face à un adversaire décidément dans le dur face au but. La banderole « Battez vous ! Battez-les ! » du parcage monégasque est restée lettre morte. Le manque de réalisme offensif des Monégasques a été incarné par Mika Biereth, titulaire en pointe mais toujours aussi loin de la terreur des surfaces de la phase retour de la saison passée.
Entre une frappe trop molle (15ᵉ), une autre trop croisée (38ᵉ), une ouverture d’Aleksandr Golovin un poil trop longue alors qu’il partait seul au but (35ᵉ), le Danois a été remuant et a pesé, mais sans grosse occasion en première période. Même dans le rôle du passeur, il a été malheureux. Parti côté droit, il s’est appliqué pour un centre vers Takumi Minamino qui a été dévié avec beaucoup d’habileté et de toucher par Brendan Chardonnet à deux mètres de ses buts, alors qu’il fonçait vers sa ligne de but (55ᵉ). A sa décharge, ses coéquipiers n’ont pas été beaucoup plus en verve, Golovin adressant une tête droit sur Grégoire Coudert (34ᵉ) et Minamino ratant aussi le cadre (39ᵉ).
Plus inquiétant encore, les hommes de Sébastien Pocognoli n’ont pas su profiter de l’expulsion de Ludovic Ajorque pour un tacle très en retard sur Lamine Camara, après que l’arbitre Thomas Léonard est allé voir les images sur le bord du terrain, à la 60ᵉ minute. Même si la pression sur le but des Finistériens est montée d’un cran ou deux, elle est largement reste stérile, même après l’entrée de Paul Pogba une dizaine de minutes plus tard.
A l’inverse, Brest a réalisé le match qu’il avait sans doute en tête : déterminé, généreux, malin et surtout réaliste. Rémy Labeau Lascary a, certes, raté un face-à-face devant Lukas Hradecky (20ᵉ), qui a aussi failli être piégé par un centre-tir involontaire de Kenny Lala (26ᵉ). Mais la troisième opportunité a été la bonne avec Ajorque qui a récupéré la balle dans la surface après une touche pour adresser une frappe en pivot que le gardien finlandais n’a pu que repousser devant lui où traînait un Kamory Doumbia étrangement seul pour conclure de la tête (1-0, 28ᵉ).
Une frappe monumentale de Daouda Guindo, de près de 30 mètres sur coup franc, qui a ricoché sur le haut de la transversale (54ᵉ) et une tête plongeante de Mama Baldé de peu à côté (90ᵉ + 2) auront même été les actions les plus nettes de la seconde période. De quoi aller en toute confiance à Rennes, le week-end prochain, pour un derby qui s’annonce relevé.

