La révolution de l’intelligence artificielle (IA), et plus particulièrement le développement spectaculaire de l’IA générative, suscite des débats passionnés. Tandis que certains économistes redoutent un impact négatif sur l’emploi en raison de l’automatisation, nous pensons au contraire que cette révolution peut transformer positivement nos économies, à condition de s’y adapter avec les bonnes politiques publiques.

L’IA peut accélérer la croissance de la productivité de deux manières : en automatisant les tâches nécessaires à la production de biens et de services, mais aussi en facilitant l’innovation. Des études récentes confirment cette dynamique : par exemple, dans une entreprise américaine de service client, les employés utilisant un assistant IA ont vu leur productivité augmenter de 14 % dès le premier mois et de 25 % après trois mois. Ces gains de productivité ne se limitent pas aux emplois peu qualifiés. D’autres études montrent des bénéfices similaires parmi les consultants en entreprise ou les avocats, les travailleurs moins productifs bénéficiant des effets initiaux les plus importants, réduisant ainsi les inégalités au sein des entreprises.

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En passant du niveau microéconomique de l’entreprise à l’échelle macroéconomique de l’économie dans son ensemble, nos travaux considèrent deux approches pour estimer l’impact de l’IA sur la croissance potentielle au cours de la prochaine décennie. La première approche exploite le parallèle entre la révolution de l’IA et les révolutions technologiques passées. Sur la base de cette approche, nous estimons que la révolution de l’IA devrait augmenter la croissance de la productivité agrégée de 0,8 à 1,3 point de pourcentage par an au cours de la prochaine décennie.

Une seconde approche s’appuie sur un modèle de taches développé par le Prix Nobel d’économie 2024 Daron Acemoglu, et reprend l’analyse à la lumière des données disponibles dans les études empiriques les plus récentes. Ce faisant, nous estimons que l’IA devrait augmenter la croissance de la productivité agrégée de 0,07 à 1,24 point de pourcentage par an, avec une estimation médiane de 0,68. En comparaison, Acemoglu projette une augmentation de seulement 0,07 point.

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