Un incendie fait rage sur les hauteurs de Martigues, Bouches-du-Rhône, le 18 juillet 2025.

L’incendie qui a débuté jeudi en fin d’après-midi sur la commune de Martigues, au nord-ouest de Marseille, n’était toujours pas « maîtrisé » vendredi au lever du jour, après avoir parcouru 240 hectares, et près de 1 000 sapeurs-pompiers étaient déployés pour l’affronter, a annoncé la préfecture.

« Néanmoins, la situation est en nette amélioration, en raison notamment du taux d’humidité s’élevant à 40 % et de l’inflexion du vent », précisait la préfecture dans son dernier point de situation, à 6 h 30.

Le feu, qui s’est déclaré vers 19 heures jeudi soir, dans cette commune située à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de Marseille, entre l’étang de Berre et la Méditerranée, mobilisait 973 sapeurs-pompiers au total vendredi matin, appuyés par 320 engins terrestres, et des moyens aériens étaient attendus pour les soutenir. De même, 30 membres des forces de sécurité intérieure assurent la sécurité de la population sur la zone.

Jeudi, avant la tombée de la nuit, neuf avions – sept Canadair et deux Dash – et deux hélicoptères bombardiers d’eau avaient été déployés pour lutter contre les flammes. C’est le premier feu en 2025 à avoir mobilisé « autant de moyens » dans le département, avait assuré jeudi soir le sous-préfet de l’arrondissement d’Aix-en-Provence, Bruno Cassette, lors d’un point presse à Martigues.

Si aucune victime n’est à déplorer, excepté deux pompiers légèrement blessés, 104 personnes ont été évacuées et accueillies dans des sites ouverts à cet effet à Martigues et à Sausset-les-Pins, la commune voisine.

Quant aux mesures de confinement, notamment prises jeudi soir pour deux hameaux de Martigues, Saint-Julien et Les Ventrons, elles restaient « actives et impératives » vendredi matin, a insisté la préfecture.

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Au total, « 120 habitations ont été menacées » par les flammes, toujours selon la préfecture. Mais il était encore impossible vendredi matin d’« identifier d’éventuelles dégradations ou impacts sur les maisons », insistait le communiqué des autorités, qui précise que « les évaluations sont en cours par les sapeurs-pompiers ».

La commune de Martigues avait déjà été frappée par un violent incendie, le 4 août 2020, qui avait parcouru 1 000 hectares et complètement ravagé deux villages-vacances. Des évacuations avaient alors été effectuées par la mer, par bateaux.

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Ce nouvel incendie de Martigues est le second d’importance en quelques jours autour de Marseille, après le sinistre du 8 juillet, parti d’une voiture en feu sur le bord de l’autoroute et qui avait parcouru 750 hectares entre les Pennes-Mirabeau et Marseille. Il avait touché 91 bâtiments, dont 60 ont été détruits ou sont désormais inhabitables, principalement dans le quartier marseillais de L’Estaque.

« Sécheresse » et « vents marqués » à Brocéliande

L’autre incendie important qui s’est déclaré jeudi après-midi en forêt de Brocéliande, à l’ouest de Rennes, détruisant une centaine d’hectares de végétation, a été fixé à 23 h 30, a annoncé la préfecture d’Ille-et-Vilaine ; « 120 hectares de végétation ont déjà brûlé », avait-elle précisé quelques heures plus tôt sur le réseau X. Au total, plus de 335 pompiers venus du Morbihan et d’Ille-et-Vilaine, de nombreux moyens terrestres ainsi notamment que deux avions bombardiers d’eau, un Air Tractor et un Dash 8, ont été mobilisés.

« A l’heure où je vous parle, le feu est fixé, c’est-à-dire que nous avons stoppé sa progression », a expliqué le lieutenant-colonel Patrice Feneon, du SDIS d’Ille-et-Vilaine, interrogé en fin de soirée par plusieurs médias sur place. « Nous allons passer la nuit à éteindre tous les foyers que nous identifions avec des drones notamment ». Le feu s’est déclaré vers 16 heures sur la commune de Tréhorenteuc (Morbihan), à une soixantaine de kilomètres à l’ouest de Rennes. Il s’est ensuite propagé en direction nord-nord-est avant de toucher principalement la commune de Paimpont, en Ille-et-Vilaine.

« La propagation du feu est facilitée par la sécheresse de la végétation et des vents marqués », a affirmé la préfecture, précisant que « les renforts aériens, Air Tractor et Dash 8, sont arrivés et ont commencé les largages sur le site de l’incendie ». Ces largages ont été interrompus avec la nuit. Le pélicandrome − lieu de ravitaillement en eau ou en produit retardant pour les avions bombardiers d’eau − de Vannes-Meucon a été activé.

Aucune habitation n’a été menacée, selon la préfecture d’Ille-et-Vilaine. Mais plusieurs routes départementales ont été coupées et il est demandé à la population d’éviter le secteur et de faciliter l’accès des secours. A la suite de cet incendie, la préfecture a lancé un appel à la prudence et pris un arrêté d’interdiction temporaire d’accès aux massifs boisés et aux landes des communes à risque jusqu’à vendredi soir.

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La forêt de Brocéliande, très prisée des touristes en cette période de l’année, avait connu de très importants incendies en août 2022. Quelque 400 hectares de la forêt de Merlin l’enchanteur avaient été détruits par les flammes. Elle s’étend sur plus de 9 000 hectares et est un haut lieu de la légende arthurienne, à cheval sur l’est du Morbihan et le sud-ouest de l’Ille-et-Vilaine.

Cent hectares menacés dans les Cévennes ardéchoises

Par ailleurs, dans les Cévennes ardéchoises, un incendie a parcouru près de 40 hectares, a fait savoir la préfecture de l’Ardèche, dans un contexte de grande vigilance sur les feux de forêt en raison de la sécheresse. « Près de 40 hectares ont brûlé, 100 hectares sont menacés », dans un secteur à proximité de la commune de Valgorge, a précisé la préfecture à l’Agence France-Presse vers 17 h 45.

Aucune habitation ni point sensible ne se trouve à proximité, ont précisé les services de l’Etat. Deux routes départementales sont fermées pendant l’intervention des pompiers. Une centaine de sapeurs sont mobilisés et cinquante-trois engins engagés, ainsi que deux avions Dash de la sécurité civile, un hélicoptère bombardier d’eau, deux avions de reconnaissance et un hélicoptère de coordination.

C’est « le premier incendie de la saison », selon la préfecture. Le département était classé en vigilance jaune jeudi et orange mercredi pour risque de feux de forêt. Les conditions météorologiques « devraient être plus favorables » dans les heures à venir pour maîtriser l’incendie, estime la préfecture. Selon le département, le sinistre a démarré au passage d’une épareuse, une machine permettant de débroussailler les bords de route.

Sur le réseau social X, le ministre auprès du ministre de l’intérieur, François-Noël Buffet, a souligné qu’« aujourd’hui le risque de feux de forêt concerne tout le territoire », tout en remerciant les pompiers engagés à Valgorge mais aussi dans la forêt de Brocéliande.

Le Monde avec AFP

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