Joe Freeman (Luke Ellis) dans la série « L’Institut », créée par Benjamin Cavell, d’après le roman de Stephen King.

HBO MAX – À LA DEMANDE – SÉRIE

En 2019, trois ans après la mise en ligne de la première saison de Stranger Things, Stephen King publiait L’Institut (Albin Michel), relation de la captivité d’enfants surdoués devenus sujets d’expérimentation aux mains de fonctionnaires et de scientifiques dévoyés. L’auteur de Dead Zone (1979) et de Charlie (1980) avait précédé de quelques décennies les frères Duffer, créateurs de Stranger Things, sur le terrain des relations perverses qui unissent mutants et gouvernements, et voulait sans doute se réapproprier un thème qui lui était cher (par ailleurs, les Duffer n’ont jamais caché leur dette à l’égard de l’auteur de Carrie).

Voici aujourd’hui, quelques mois avant l’arrivée de la cinquième et dernière saison de Stranger Things, l’adaptation sérielle de L’Institut, qui, à l’écran, apparaît comme une version grise et pessimiste du blockbuster de Netflix. Ce parti pris tient aussi bien aux moyens limités mis à la disposition des créateurs qu’au matériau de départ. On sentait dans le texte de King une volonté de mettre en évidence l’horreur de l’exploitation des enfants, de la mise en œuvre du pragmatisme qui veut que le bien de tous vaut bien le sacrifice de la vie de quelques-uns, sans recourir aux phénomènes surnaturels qui ont pris le pas dans Stranger Things. Malgré toutes les faiblesses – de mise en scène, de scénario – qui font souvent trébucher la narration au long de ces huit épisodes, L’Institut parvient dans l’ensemble à tenir cette ligne, entre indignation et affliction, ce qui en fait un spectacle dont on a du mal à se détacher sans qu’il procure beaucoup de plaisir.

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