Gagner de l’argent sans y penser : c’est la promesse des comptes courants rémunérés. La pratique est très peu répandue en France. Les 556 milliards d’euros « dormant » sur les dépôts à vue – le nom technique donné aux comptes courants – ne sont rémunérés en moyenne qu’à 0,04 %, selon les dernières statistiques de la Banque de France.

Pourtant, les banques ont la possibilité de rémunérer leurs clients. Le premier établissement à l’avoir appliquée fut la filiale française de la banque espagnole Caixa. Une initiative qui n’a pas plu à ses concurrents. En 2002, elle avait été sommée par la Commission bancaire française de cesser ce service. Déterminée à faire valoir ses droits, la Caixa a saisi la Cour de justice de l’Union européenne. L’instance a décrété, en 2004, que cette interdiction était contraire au droit communautaire. Dans la foulée, le Conseil d’Etat, en 2005, a publié un arrêté qui annule la décision de la Commission bancaire et qui consacre donc le droit des banques à rémunérer les comptes courants.

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Pourtant, vingt ans après, très peu d’acteurs se sont saisis de ce droit. Exactement trois. Le premier d’entre eux est Sumeria, l’établissement de paiement lancé en 2024 par les fondateurs de Lydia. « C’est un dû, clame Cyril Chiche, cofondateur de Sumeria. Il n’y a aucune raison qu’un établissement gagne de l’argent grâce à ces dépôts sans le redistribuer à ses clients. » Les banques placent en effet leur argent auprès de la Banque centrale européenne (BCE) pour dégager des revenus (2 % d’intérêts actuellement), comme le ferait un ménage avec sa propre banque. Trade Republic et la banque en ligne Monabanq ont suivi le pas en 2025.

La plupart des acteurs, en ligne ou pas, rémunèrent aussi leurs clients. A la différence près que les intérêts sont générés si l’argent est placé sur un livret d’épargne distinct, et non pas sur le compte courant. Il est donc nécessaire de penser à faire ce virement. Une option moins commode, donc.

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