Le pipeline irako-turc dans le district de Zakho, dans la province de Dohouk, au Kurdistan irakien, en Irak, le 28 août 2016.

L’Irak a repris, samedi 27 septembre, ses exportations de pétrole de la région autonome du Kurdistan, dans le nord du pays, après plus de deux ans d’interruption en raison de différends juridiques et techniques, a annoncé l’agence de presse officielle INA.

Le contrôle des exportations pétrolières a constitué un point de tension majeur entre Bagdad et Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, ce qui avait mené à la fermeture, depuis 2023, d’un important oléoduc vers la Turquie.

Le directeur de la compagnie publique qui commercialise le pétrole irakien, la State Oil Marketing Organization (SOMO), Ali Nizar, a confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) que les exportations de pétrole du Kurdistan par le pipeline Irak-Turquie avaient repris. La SOMO recevra 190 000 barils par jour pour l’exportation et gardera 50 000 barils par jour pour la consommation domestique, a déclaré M. Nizar.

Le gouvernement irakien avait annoncé, en juillet, un accord pour la reprise de ces exportations. Jeudi, Bagdad et le Kurdistan ont conclu un autre accord avec les compagnies pétrolières internationales opérant dans la région autonome pour reprendre les exportations de brut.

Des pertes évaluées à plus de 35 milliards de dollars

Les exportations de pétrole étaient auparavant vendues de manière indépendante par le Kurdistan, sans l’aval ni le contrôle du pouvoir central à Bagdad, via le port turc de Ceyhan. Mais elles ont été stoppées en mars 2023 par une décision du tribunal arbitral de la Chambre de commerce internationale de Paris, qui s’était prononcé en faveur des autorités fédérales irakiennes pour la gestion de ce pétrole.

Dans la foulée, la Turquie avait suspendu les importations depuis le Kurdistan irakien. Des différends ont ensuite opposé Bagdad et Erbil quant aux coûts de production et de transport du pétrole.

L’Association de l’industrie pétrolière du Kurdistan (Apikur), qui représente des entreprises pétrolières internationales opérant dans la région, a estimé les pertes pour toutes les parties depuis la fermeture du pipeline à plus de 35 milliards de dollars (29,9 milliards d’euros).

Mercredi, huit entreprises pétrolières internationales opérant au Kurdistan avaient déclaré avoir conclu un accord pour reprendre les exportations par le pipeline Irak-Turquie. Le texte stipule que les entreprises rencontreront les autorités du Kurdistan dans les trente jours suivant cette reprise « pour travailler à la création d’un mécanisme de règlement des dettes en souffrance » dues aux entreprises.

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La région du Kurdistan a des arriérés d’1 milliard de dollars envers les compagnies pétrolières. Le groupe norvégien DNO ASA a annoncé qu’il ne rejoignait pas l’accord, affirmant que la reprise des exportations devrait se faire « conformément à des accords qui garantissent la sécurité des paiements ».

Lire aussi | Kurdistan irakien : plusieurs champs pétrolifères visés par des attaques de drones

Le Monde avec AFP

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