• La justice iranienne a annoncé, lundi, avoir exécuté Esmaeil Fekri, dont elle assure qu’il a été reconnu coupable d’avoir tenté de transmettre des « informations classifiées et sensibles » aux services de renseignements israéliens.
  • Elle se félicite d’un « coup dur pour le réseau d’espionnage sioniste ».
  • Cette annonce intervient en plein conflit entre les deux pays, qui procèdent depuis quatre jours à des échanges intenses de frappes, suite au déclenchement d’une opération israélienne contre l’Iran.

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Le timing de l’annonce ne doit certainement rien au hasard. La justice iranienne a annoncé avoir pendu, ce lundi 16 juin, un homme arrêté en 2023 et reconnu coupable d’être un agent du Mossad, le service de renseignement extérieur d’Israël, au quatrième jour d’un conflit entre la République islamique et son ennemi juré (nouvelle fenêtre)

« Esmaeil Fekri, un agent du Mossad reconnu coupable des crimes capitaux de ‘corruption sur terre’ et de ‘moharebeh’ (guerre contre Dieu, ndlr) a été pendu à l’issue de la procédure judiciaire », a indiqué le site d’information Mizan Online, lié au pouvoir judiciaire iranien. Il avait été « arrêté et jugé pour avoir collaboré avec les services de renseignement et d’espionnage au profit du régime sioniste », ajoute la publication, qui se félicite d’un « coup dur pour le réseau d’espionnage sioniste »

La troisième exécution en quelques semaines seulement

L’homme avait été arrêté en décembre 2023, après avoir « tenté de fournir des informations classifiées et sensibles du pays aux ennemis de la République islamique d’Iran en échange de récompenses pendant sa collaboration avec le Mossad (nouvelle fenêtre)« , en ayant des contacts avec deux officiers des services de renseignements israéliens, selon le site. Parmi les informations qu’il aurait tenté de communiquer figurent « des lieux et des installations sensibles, des informations sur des personnes spécifiques, des missions organisationnelles », toujours d’après l’article. 

Les agences de sécurité et de renseignement iraniens auraient découvert ces échanges, qui se faisaient par messages, et ont placé son « réseau de communication sous surveillance », avant de procéder à son arrestation. Il a été jugé coupable par un « tribunal » qu’il l’a condamné à mort, une décision appuyée sur des « preuves fiables » et validée par la Cour suprême, selon Mizan Online. 

Cette annonce intervient dans un contexte de regain de tensions vertigineux entre les deux pays ennemis, qui a même basculé au conflit ouvert depuis une vaste opération de frappes lancée dans la nuit de jeudi à vendredi contre de nombreuses cibles iraniennes par Israël. Les hostilités se sont poursuivies tout au long du week-end (nouvelle fenêtre), et l’Iran a tiré lundi des missiles sur plusieurs grandes villes d’Israël, faisant au moins cinq morts selon les secours, en réponse à des frappes israéliennes qui ont atteint le territoire iranien pour la quatrième nuit consécutive.

Téhéran avait par ailleurs annoncé ces dernières semaines l’exécution de deux autres individus (nouvelle fenêtre) accusés d’espionnage pour le compte d’Israël, fin mai puis fin avril. Dans les deux cas, des ONG et défenseurs des droits humains avaient dénoncé des irrégularités dans la procédure judiciaire. « L’objectif de la République islamique est uniquement d’instiller la peur au sein de la société et de dissimuler la corruption généralisée et les défaillances systémiques du régime », avait estimé auprès de l’AFP Mahmood Amiry-Moghaddam, directeur de l’organisation Iran Human Rights (IHR) basée en Norvège.

M.L. avec AFP

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