Des gens marchent à côté d’une fresque murale où est représenté le guide suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, dans une rue, aux premières heures du cessez-le-feu avec Israël, à Téhéran, le 24 juin 2025.

« Nous avons de sérieux doutes sur le respect [d’Israël] de ses engagements, y compris du cessez-le-feu, et nous sommes prêts pour une riposte forte », a déclaré, dimanche 29 juin, le chef d’état-major des forces armées iraniennes, Abdolrahim Moussavi, au sixième jour d’un cessez-le-feu fragile avec Israël, conclu au terme de la « guerre de douze jours ».

« Nous n’avons pas déclenché la guerre mais nous avons répondu à l’agresseur de toutes nos forces », a ajouté M. Moussavi, en référence à Israël, lors d’un entretien téléphonique avec le ministre de la défense saoudien, le prince Khaled Ben Salman, selon des propos rapportés par la télévision d’Etat.

Israël a déclenché le 13 juin les hostilités avec des bombardements en Iran qui ont tué les principaux responsables militaires du pays ainsi que des scientifiques liés au programme nucléaire iranien. Israël dit avoir agi afin d’empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. L’attaque israélienne s’est produite au moment où l’Iran était engagé dans des pourparlers à ce sujet avec les Etats-Unis, alliés d’Israël. Les Etats-Unis, qui se sont joints à l’offensive israélienne, ont bombardé trois sites nucléaires en Iran dans la nuit du 21 au 22 juin.

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Doutes sur l’enrichissement nucléaire

Après douze jours de bombardements réciproques, un cessez-le-feu est entré en vigueur mardi. Depuis, Donald Trump a affirmé que les Etats-Unis mèneraient « sans aucun doute » de nouvelles frappes si l’Iran enrichissait de l’uranium à des niveaux lui permettant de fabriquer des armes nucléaires.

Selon le ministère iranien de la santé, au moins 627 personnes ont été tuées et environ 4 900 blessées durant le conflit. Les tirs iraniens de représailles vers Israël ont fait 28 morts, selon les autorités israéliennes. Les funérailles nationales d’une soixantaine de hauts gradés militaires et de scientifiques iraniens liés au nucléaire et tués par des frappes israéliennes, se sont notamment tenues samedi à Téhéran.

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Israël a aussi ciblé des infrastructures civiles. Une attaque lundi contre la prison d’Evin à Téhéran a ainsi fait 71 morts, selon un bilan communiqué dimanche par l’Iran. Des opposants et des prisonniers étrangers ou binationaux, dont des Français, étaient détenus dans ce centre pénitentiaire ultra-sécurisé, situé dans le nord de Téhéran, au moment des frappes israéliennes. Mardi, les autorités iraniennes ont annoncé avoir « transféré » un nombre indéterminé de détenus vers d’autres prisons.

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) affirme que l’Iran est le seul Etat non doté d’armes nucléaires à enrichir de l’uranium à un niveau élevé (60 %), bien au-delà de la limite de 3,67 % fixée par l’accord conclu en 2015 avec les grandes puissances, dont les Etats-Unis se sont unilatéralement retirés en 2018.

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Pour fabriquer une bombe, l’enrichissement doit être poussé jusqu’à 90 %, toujours d’après l’AIEA. Israël, qui maintient l’ambiguïté sur sa propre possession de l’arme atomique, détient 90 ogives nucléaires, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm.

Le Parlement iranien a par ailleurs voté dimanche l’interdiction du recours à des moyens de communication sans autorisation dont l’Internet par satellite de la société américaine Starlink, propriété d’Elon Musk, a rapporté l’agence de presse officielle IRNA.

Le Monde avec AFP

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