Le choix de la chaise vide traduit rarement une position de force. L’absence de la délégation israélienne, le 22 septembre, à la journée des Nations unies consacrée à la sauvegarde de la solution des deux Etats – choisie par Emmanuel Macron pour annoncer la reconnaissance de l’Etat de Palestine par la France –, a témoigné d’un isolement historique.

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Cet isolement est le prix à payer pour la poursuite d’une guerre sans buts convaincants à Gaza, comme pour la prédation territoriale en cours en Cisjordanie. Il ne s’agit pas d’un prix fixe. Le montant pourrait fluctuer en fonction de la détermination de ceux qui veulent préserver une solution diplomatique désormais en péril, devenue un repoussoir pour les deux peuples concernés, l’un parce qu’il n’en veut pas, l’autre parce qu’il n’y croit plus. Elle reste pourtant préférable à toutes ses alternatives qui sont le nettoyage ethnique des Palestiniens de Gaza ou leur enfermement dans des « bantoustans » en Cisjordanie.

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a anticipé cet isolement avant de lancer une nouvelle fois ses troupes à l’assaut de l’étroite bande de terre. Il a promis à ses concitoyens un oxymore : le destin d’« Athènes », sans doute pour des vertus démocratiques qu’il prend pourtant soin de piétiner, en même temps que celui d’une « super Sparte », certainement pour son exemplarité militaire. C’est surtout cet horizon qui a été retenu, même s’il s’agit de Sparte sans ligue du Péloponnèse, ce qui est tout de même beaucoup moins attrayant.

Des tonnes de bombes américaines

L’ambition autarcique claironnée à cette occasion, pour se préserver d’un monde nécessairement hostile, a tétanisé un instant les milieux économiques israéliens avant que le premier ministre ne se sente obligé de préciser que cette autosuffisance ne vaudrait qu’en matière d’armement. A une nuance près. Une grosse nuance qui a l’ampleur du pont aérien acheminant les tonnes de bombes américaines utilisées dans les guerres sans fin de Benyamin Nétanyahou.

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