Niché au sommet du Cerro Pachón, à 2 682 mètres d’altitude, sous le ciel immaculé du désert d’Atacama (Chili), un télescope américain d’un genre nouveau s’apprête à commencer sa mission. Si l’observatoire Vera C. Rubin, du nom de l’astronome américaine à qui l’on doit la découverte de l’existence de la matière noire, n’est pas le premier conçu pour réaliser des relevés astronomiques, la précision et l’ampleur de sa mission sont sur le point d’éclipser toutes les autres.
Ces dix prochaines années, le Vera Rubin devrait cartographier l’intégralité du ciel de l’hémisphère sud plus de 800 fois au total, à raison d’une fois tous les trois à quatre jours, à l’aide d’un miroir primaire de 8,4 mètres de diamètre, d’une part, mais surtout de sa caméra numérique d’une résolution inédite de 3 200 mégapixels. Avec ses trois tonnes et sa dimension équivalente à celle d’une petite voiture, ce capteur CCD est la caméra la plus grande et la plus précise jamais fabriquée.
Ce lundi 23 mai, l’observatoire a publié ses trois premières images, prises entre le 21 avril et le 4 mai. Les deux premières montrent une partie de l’amas de la Vierge, la troisième révèle les nébuleuses Trifide et de la Lagune, toutes deux situées dans la constellation du Sagittaire.
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