
Le développement de l’intelligence artificielle (IA) et la poussée des importations américaines avant la hausse des droits de douane par Donald Trump ont permis au commerce mondial de marchandises de se maintenir en 2025, mais les perspectives s’assombrissent pour 2026, a averti l’OMC mardi 7 octobre.
Fait assez rare, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a modifié plusieurs fois cette année ses estimations, en raison des incertitudes entourant l’impact des nouveaux droits de douane imposés par l’administration américaine. Et pour 2026, « il est difficile de parvenir à des conclusions tellement il y a d’incertitudes », a prévenu la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, en conférence de presse.
Selon les nouvelles prévisions de l’OMC, le volume du commerce mondial de marchandises devrait progresser cette année de 2,4 %, contre une estimation établie à 0,9 % en août. Toutefois, la croissance prévue en 2026 a été abaissée à 0,5 % (contre 1,8 % précédemment). La croissance des exportations mondiales de services devrait, elle, tomber de 6,8 % en 2024 à 4,6 % en 2025 puis à 4,4 % en 2026.
« La résilience du commerce en 2025 est due en grande partie à la stabilité offerte par le système commercial multilatéral fondé sur des règles », a commenté Mme Okonjo-Iweala. « Pourtant, la complaisance n’est pas une option. Les perturbations actuelles du système commercial mondial sont un appel à l’action pour que les nations repensent le commerce et établissent ensemble des bases plus solides conduisant à une plus grande prospérité pour tous », a-t-elle ajouté.
Selon les économistes de l’OMC, la croissance du produit intérieur brut (PIB) mondial sera de 2,7 % en 2025 et 2,6 % en 2026.
Les droits de douane bouleversent la donne
Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain, Donald Trump, a mis en place, en plusieurs vagues, de nouvelles surtaxes douanières sur les produits entrant aux Etats-Unis. Son administration a imposé un droit de douane de base de 10 % à tous les pays, avec des taux beaucoup plus élevés pour un certain nombre d’entre eux qui présentent une balance commerciale défavorable pour les Etats-Unis.
Le président Donald Trump s’est donné pour mission de relancer l’industrie manufacturière américaine grâce à une politique protectionniste qui marque un revirement complet de la politique des Etats-Unis, laquelle visait jusqu’à présent à maintenir une économie ouverte.
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En début d’année, l’OMC avait estimé que le recul du commerce mondial de marchandises pourrait atteindre jusqu’à 1,5 % en volume en 2025, en fonction de la politique douanière de Donald Trump.
« La réponse mesurée des pays aux changements de droits de douane » a permis d’éviter une chute du commerce en volume, a relevé la cheffe de l’OMC. Mis à part un tout petit nombre de pays, « les autres membres de l’OMC n’ont pas répondu coup pour coup » aux droits de douane américains, « contrairement à ce qu’ils avaient fait dans les années 1930 », a-t-elle signalé.
L’OMC appelle à la « remondialisation »
D’autres éléments ont permis au commerce mondial de résister : l’augmentation des dépenses consacrées aux produits qui recourent à l’IA, la poussée des importations américaines avant la hausse des droits de douane et la vigueur des échanges entre les autres pays, en particulier entre les économies émergentes.
« Au premier semestre, 42 % de la croissance du commerce mondial provenait de biens liés à l’IA, ce qui est disproportionné au regard de leur part de 15 % dans le commerce mondial », a pointé Mme Okonjo-Iweala.
Pour 2026, l’OMC est plus pessimiste, soulignant que les effets des droits de douane américains annoncés en août seront davantage observés, avec un ralentissement des importations dans toutes les régions.
La cheffe de l’OMC appelle à une plus grande diversification du commerce mondial, à travers ce qu’elle appelle la « remondialisation ».