• La famine a été officiellement déclarée à Gaza par les Nations unies.
  • Pour effectuer ce constat, l’ONU s’appuie sur des critères définis par ce que l’on nomme le « Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire » (IPC).
  • Il faut notamment qu’au moins 20% des foyers (un sur cinq) affronte un manque extrême de nourriture.

Suivez la couverture complète

Israël veut prendre « le contrôle » de Gaza

Après des mois de mise en garde, l’ONU a officiellement déclaré, vendredi 22 août, l’état de famine à Gaza, où 500.000 personnes se trouvent dans un état « catastrophique », selon ses experts. Ces conclusions sont partagées à l’heure où Israël menace de détruire la plus grande ville du territoire palestinien ravagé par la guerre. Pour effectuer ce constat, les Nations unies s’appuient sur un outil d’évaluation très rigoureux : le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).

Le niveau maximal d’une échelle de cinq

La malnutrition chez les enfants de Gaza « s’accélère à un rythme catastrophique », constate l’ONU. « En juillet seulement, plus de 12.000 enfants ont été identifiés comme souffrant de malnutrition aiguë, le chiffre mensuel le plus élevé jamais enregistré ». Dans ce contexte, le chef des droits humains des Nations unies a rappelé qu’« affamer des gens à des fins militaires est un crime de guerre ».

Pour déclarer officiellement une famine sur ce territoire, l’ONU s’appuie sur une échelle standardisée mise en place par l’IPC, qui « permet de classifier la sévérité de l’insécurité alimentaire aigüe en cinq phases »  :  

 1. Minimale ; 

2. Sous pression ; 

3. Crise ; 

4. Urgence ; 

5. Famine.

Les phases de l’IPC sont « déterminées par l’analyse d’un éventail de résultats basés sur des standards internationaux », apprend-on (nouvelle fenêtre). Sont notamment pris en compte « les niveaux de consommation alimentaire, l’évolution des moyens d’existence, l’état nutritionnel et la mortalité ». À ces indicateurs viennent s’ajouter « plusieurs facteurs contributifs », ajoute le site de l’IPC. Il s’agit par exemple de la disponibilité de nourriture ou de la vulnérabilité des populations. L’une des forces de cette échelle tient dans sa conception, qui permet de l’appliquer « dans n’importe quel contexte, quel que soit le type d’insécurité alimentaire, de danger, d’environnement socio-économique, de moyens d’existence, de cadre institutionnel ou de données ».

La zone de Gaza city est aujourd’hui la plus durement touchée, selon le document de près de 60 pages dévoilé (nouvelle fenêtre) par les Nations unies, mais une grande partie de la bande de Gaza devrait subir une famine d’ici aux prochaines semaines. Les experts insistent sur le fait que cette situation est « entièrement d’origine humaine ». Dès lors, « elle peut être stoppée et inversée ». Le temps des débats et des hésitations « est révolu, la famine est bien réelle et se propage rapidement », ajoute l’ONU, selon qui « une réponse immédiate et à grande échelle est nécessaire » et urgente. « Tout retard supplémentaire, même de quelques jours, entraînera une augmentation totalement inacceptable de la mortalité liée à la famine », met en garde l’institution.

Concrètement, la famine est déclarée avec le passage d’une série de seuils. Il faut qu’au moins 20% des foyers (un sur cinq) affronte un manque extrême de nourriture, que 30% au moins des enfants de moins de cinq ans (un sur trois) souffrent de malnutrition aiguë, et qu’au moins deux personnes sur 10.000 meurent de faim chaque jour. Une situation critique qui est donc désormais observée à grande échelle.

 « Il n’y a pas de famine à Gaza », a réagi Israël, dénonçant un rapport biaisé et « fondé sur les mensonges du Hamas ». À ces accusations, le responsable du Programme alimentaire mondial de l’ONU pour la sécurité alimentaire, Jean-Martin Bauer, a répliqué avec fermeté. Il a rappelé que « l’IPC est la référence absolue pour les analyses sur la sécurité alimentaire à travers le monde » et estimé que ses analyses ne sauraient être contestées.

TD avec AFP

Partager
Exit mobile version