À Mirepoix-sur-Tarn (Haute-Garonne), un pont s’était effondré, le 18 novembre 2019, à cause d’un camion trop lourd.
L’accident avait fait deux morts, dont une adolescente de 15 ans.
Depuis, la sécurité des ponts est devenue une préoccupation nationale, notamment dans le Lot où s’est rendue une équipe du 13 H de TF1.
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L’effondrement du pont de Mirepoix-sur-Tarn
Du drame, il ne reste plus aucune trace. Le pont a été entièrement retiré de l’eau, mais impossible d’effacer l’accident des mémoires. Michel était chez lui lorsque le pont s’est effondré en 2018 à Mirepoix-sur-Tarn (Haute-Garonne). « On a vécu ça en direct, on était juste à côté, on a dû dépanner les pompiers. On ne pourra pas oublier, ça c’est clair », confie-t-il. C’était il y a six ans. Le pont qui relie la commune à Bessières, de l’autre côté du fleuve, cède sous le poids d’un camion trop lourd pour l’ouvrage limité à 19 tonnes.
Deux personnes perdent la vie dans l’accident. Aujourd’hui impossible de traverser, il faut faire le tour. Habitants comme commerçants se sentent isolés. » Voilà, ça manque un peu plus de vie sociale, vu qu’il y a beaucoup moins de voitures qui passent », souligne l’un d’entre eux. « Moi je suis dans les commerces de la commune, mais ça avance difficilement. Il y a eu une grosse perte d’exploitation, j’ai perdu entre 50 et 70.000 euros de chiffre d’affaires par an » regrette un commerçant.
Le pont précédent était limité à 19 tonnes, celui-ci sera hors tonnage.
Le pont précédent était limité à 19 tonnes, celui-ci sera hors tonnage.
Martine Croquette, vice-présidente du Conseil départemental de Haute-Garonne.
L’objectif pour le département de la Haute-Garonne, reconstruire un ouvrage tout neuf, plus grand et plus solide. « Le pont précédent était limité à 19 tonnes, celui-ci sera hors tonnage. Pour que les gens n’aient plus cette espèce de traumatisme qui est là quand même pour les populations. On a fait en sorte de construire une infrastructure qui ne soit pas limitée », précise Martine Croquette, vice-présidente du Conseil départemental de Haute-Garonne.
Le pont de Mirepoix-sur-Tarn n’est pas le seul dans la région à avoir été fragilisé par un camion trop lourd. C’est le cas de cet ouvrage dans le Lot, fermé au public en 2022. Mais les poids lourds ne sont pas les seuls responsables. Parfois, c’est l’usure du temps qui abîme nos ponts. « ll y a une nouvelle fissure quand même qui est là, sur la partie centrale, mais qui est toute petite' » constate un ouvrier. Alors il faut les contrôler régulièrement.
Ce matin, ce maître d’oeuvre a repéré ici une nouvelle marque d’usure : « Le béton, c’est un matériau qui est vivant. Il subit les différences de température, d’humidité, etc. Et donc, il est tout à fait normal de voir des fissures. Ce qui n’est pas normal, c’est qu’elles prennent des proportions qui seraient effectivement inappropriées. » Pour ne prendre aucun risque, les 900 ponts du Lot sont scrupuleusement inspectés tous les six ans. « Ce sont des efforts qui ont été relevés et on regarde s’ils ont évolué. Si on surveille régulièrement ces fondations, ces appuis et qu’on évite la pénétration de l’eau dans la structure, il peut vivre encore une trentaine, une quarantaine d’années sans aucun problème », poursuit-il.
D’autres ouvrages en revanche montrent des signes plus graves de fragilité, quitte parfois à inquiéter les riverains, comme ici, à Gagnac-sur-Garonne. « C’est préoccupant parce que c’est un trajet qu’on utilise régulièrement pour aller de l’autre côté de la Garonne », pointe un habitant. Pas moins de 20.000 véhicules par jour, 60 ans de service, ce pont est désormais surveillé 24 heures sur 24. « Voilà les capteurs, c’est la sécurité qui a été mise en place pour éviter les catastrophes », indique Michel Simon, maire (SE) de Gagnac-sur-Garonne. Des capteurs installés sur toutes les poutres contrôlent chacun de leurs mouvements. Et à la première observation anormale : « Ils pourraient être administrativement fermés », assure l’élu. Bientôt plus aucune inquiétude, le pont devrait être reconstruit d’ici à trois ans.