L’appel téléphonique est passé inaperçu, à un moment où le monde était encore sous le choc des augmentations massives de droits de douane, dévoilées le 2 avril par Donald Trump, dont certaines ont finalement été suspendues ou renforcées. Le 10 avril, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a évoqué avec Mark Carney, le premier ministre canadien, un projet qui pourrait redessiner le commerce mondial. Ce jour-là, la dirigeante européenne a fait part de sa « détermination à travailler en étroite collaboration avec le Canada à la réforme du système commercial mondial notamment par une coopération accrue avec les pays membres de l’accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) ».

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Si elle débouche sur un accord, cette « coopération renforcée » pourrait ouvrir un espace à tous ceux qui refusent de s’aligner sur la Chine ou les Etats-Unis – engagés dans une guerre commerciale acharnée – et qui plaident en faveur d’un libre-échange soumis à des règles multilatérales.

Derrière l’obscur sigle se cache une alliance née en 2018, qui regroupe 12 pays (parmi lesquels certains des plus dynamiques de la planète, à l’instar du Mexique et du Vietnam) dispersés sur plusieurs continents, comme le Canada en Amérique du Nord, le Japon en Asie, l’Australie en Océanie, et même le Royaume-Uni en Europe. Même sans les Etats-Unis et la Chine, le poids de cette nouvelle alliance, avec l’Union européenne (UE), serait loin d’être négligeable. Avec 30 % du produit intérieur brut mondial, et près de 900 millions d’habitants, cette alliance pourrait même devenir un nouveau centre de gravité du commerce mondial.

Une vision commune

Contrairement à l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) ou à la zone de libre-échange continentale africaine, le PTPGP ne s’appuie pas sur la proximité géographique de ses membres, mais sur une vision commune d’un commerce régi par des règles. Il est donc ouvert à tous les pays qui en partagent l’esprit.

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