- Les touristes non-européens devront payer 32 euros pour entrer au Louvre à partir du 14 janvier 2026, soit 10 euros de plus qu’actuellement.
- Une hausse dont les recettes seront allouées aux « problèmes structurels » du musée.
- Les syndicats ont unanimement critiqué cette mesure au nom de « l’universalisme » du Louvre et d’un « égal accès » à ses collections.
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Des bijoux inestimables dérobés au musée du Louvre
Pour espérer voir La Joconde, les touristes non européens de passage à Paris vont devoir prévoir une enveloppe supplémentaire. À partir du 14 janvier 2026, les ressortissants hors Espace économique européen (EEE qui comprend Union européenne, Islande, Liechtenstein, et Norvège) devront payer 32 euros pour déambuler dans les 73.000 m² du Louvre, soit 10 euros de plus que le prix d’entrée actuel.
Cette hausse de 45%, approuvée ce jeudi 27 novembre par le conseil d’administration du musée, s’appliquera notamment aux Américains, qui forment le premier contingent de visiteurs étrangers, mais aussi aux Chinois qui se classent troisième, selon le bilan d’activité 2024 du musée. D’après ce document, le Louvre a accueilli 8,7 millions de personnes l’an dernier, dont 69% d’étrangers.
« 15 à 20 millions d’euros » de recettes supplémentaires
Ce nouveau tarif devrait permettre au Louvre d’obtenir « 15 à 20 millions d’euros »
de recettes annuelles supplémentaires qui seront allouées aux « problèmes structurels »
du musée, indique l’établissement. Ce dernier fait face « à un mur d’investissements qu’il n’est pas en mesure de financer »
, faute notamment « de hiérarchisation de ses nombreux projets »
, indiquait la Cour des comptes dans un récent rapport. Aussi, le cambriolage du 19 octobre a par ailleurs mis en évidence « un sous-équipement des dispositifs de sécurité »
, selon l’enquête administrative lancée après ce vol de joyaux de la Couronne.
Cette hausse tarifaire avait été proposée en janvier par la ministre de la Culture Rachida Dati après l’alerte lancée par la présidente du Louvre, Laurence des Cars, sur la vétusté de l’établissement. « Les conditions de visite et de travail ne sont pas à la hauteur du Louvre »
, avait alors déclaré la ministre, ajoutant que les fonds générés par cette hausse iraient notamment au financement du vaste projet du président Emmanuel Macron de rénovation du Louvre, évalué par la Cour des comptes à plus d’un milliard d’euros.
D’autres sites concernés
Les syndicats ont unanimement critiqué le renchérissement du prix d’entrée pour les non-Européens, au nom de « l’universalisme »
du Louvre et d’un « égal accès »
à ses collections. Les organisations syndicales, qui dénoncent régulièrement des problèmes de sous-effectifs, s’inquiètent également de la charge supplémentaire que cette nouvelle grille fera peser sur les agents, qui seront chargés de contrôler la nationalité des visiteurs.
D’autres grands lieux touristiques français devront eux aussi s’adapter. Selon Rachida Dati, une grille tarifaire différenciée sera ainsi en vigueur en 2026 dans « l’ensemble des opérateurs culturels nationaux ».
Cité par la ministre, le Château de Versailles envisage notamment d’augmenter de 3 euros le prix des visites individuelles pour les résidents hors EEE. Ce changement de grille, qui pourrait rapporter quelque 9,3 millions d’euros, n’a toutefois pas encore été approuvé en conseil d’administration. Autre site touristique évoqué par la ministre, le musée d’Orsay précise ne pas prévoir de changement tarifaire à ce stade.

