L’accord intervenu dimanche 27 juillet entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est à l’avantage des Etats-Unis, qui taxeront les produits de l’Union européenne (UE) importés chez eux à hauteur de 15 %, sans réciprocité. Néanmoins, dans sa relation avec les Etats-Unis, les Vingt-Sept ne sont pas faibles. En effet, selon l’Office européen des statistiques (Eurostat), l’UE connaît une progression constante de ses excédents commerciaux outre-Atlantique depuis des décennies. En 2024, ces excédents liés au commerce de biens se sont élevés à 198 milliards d’euros, pour l’ensemble de l’Union.

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Tous les présidents américains, avec des styles différents, ont tenté de corriger ce déficit commercial avec l’Europe. Leur principale difficulté réside dans le fait que les Etats-Unis sont une puissance géopolitique forte, alors que l’UE a privilégié la puissance économique et commerciale sur toute autre considération. Aujourd’hui, les Américains produisent peu et vendent mal en Europe. Se réorganiser dans la guerre économique prend du temps et mobilise des enjeux complexes. A défaut de pouvoir corriger rapidement ce déficit commercial avec les Européens, ils ont fait le choix de taxer les exportations européennes chez eux.

Face à cette offensive, la majorité des Etats membres et des eurodéputés opèrent des choix stratégiques. Les Allemands, les Italiens et presque toute l’Europe ont acheté des avions F35 produits par Lockheed Martin. Cette entreprise a ensuite agi comme un lobbyiste aux Etats-Unis pour protéger les intérêts civils allemands des taxes et leur permettre de vendre leurs voitures. Donald Trump a d’ailleurs attendu que les Etats européens confirment les achats de F35 avant de menacer de taxer à 30 % les biens européens abordant le sol américain.

Déséquilibres d’intérêts entre les deux parties

Des trocs s’opèrent en permanence entre Européens et Américains. Fin 2024, la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a déclaré que pour éviter une guerre commerciale, il fallait acheter « made in USA ». De même, Antonio Costa, président du Conseil européen, a expliqué dans les médias américains que les achats, par les Européens, d’armes produites aux Etats-Unis allaient corriger une partie du déficit commercial américain.

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