La police ukrainienne poursuit l’ex-responsable d’un centre de détention provisoire, qu’elle accuse d’avoir torturé Viktoria Rochtchyna
La police ukrainienne a accusé jeudi Alexander Shtod, ancien responsable d’un centre de détention provisoire dans l’oblast de Rostov, en Russie, d’y avoir mis en place un « système de traitement répressif de citoyens ukrainiens détenus de manière illégale », dont l’une des victimes connues était la journaliste ukrainienne Viktoria Rochtchyna.
D’abord détenue dans l’oblast ukrainien partiellement occupé de Zaporijia, Mme Rochtchyna avait ensuite été transférée dans ce centre de détention provisoire. Là-bas, « elle a été exposée à la torture systématique, à l’humiliation, à des menaces, à des restrictions sévères d’accès aux médicaments, à l’eau et à la nourriture, et a été privée de sommeil et de la possibilité d’être assise pendant la journée », explique la police dans un communiqué en ligne.
Ces actions sont qualifiées, selon la police, de « crimes de guerre », et ont été menées de manière intentionnelle. « Le chef du centre de détention provisoire a personnellement donné l’ordre de faire subir des pressions physiques et morales à la journaliste », affirme-t-elle encore. Alexander Shtod, citoyen russe, est ainsi poursuivi en Ukraine, fait savoir la police, et encourt jusqu’à douze ans de prison.
La journaliste ukrainienne est morte en détention en Russie en octobre 2024. Au début d’août, le président ukrainien lui a décerné à titre posthume la distinction de l’ordre de la Liberté. « En février de cette année, son corps – portant de nombreux signes de torture – a été rendu à l’Ukraine. (…) Aujourd’hui, nous honorons Viktoria Rochtchyna à titre posthume. Elle a reçu l’ordre de la Liberté pour sa foi résolue en le fait que la liberté gagne toujours », avait écrit Volodymyr Zelensky.