Hasard du calendrier, deux personnalités politiques, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen, alimentent en même temps la chronique judiciaire et politique. Le premier, qui en est à son cinquième procès et porte le bracelet électronique à la suite de sa condamnation à trois ans de prison, dont un an ferme, pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes, est jugé pour les soupçons de financement libyen qui pèsent sur sa campagne présidentielle de 2007. Le procès dans lequel il comparaît n’est pas terminé.

Cependant, la tonalité des réquisitions prononcées fin mars, dépeignant l’ancien chef de l’Etat en « commanditaire » d’un pacte de corruption noué avec l’ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi, autant que la lourdeur des peines requises donnent la mesure des enjeux : sept ans de prison ferme, 300 000 euros d’amendes, cinq ans d’inéligibilité.

La seconde personnalité, Marine Le Pen, a appris, lundi 31 mars, sa condamnation en première instance à quatre ans de prison dont deux ferme et cinq ans d’inéligibilité avec application immédiate dans le cadre du procès des assistants parlementaires européens employés par le Front national (devenu Rassemblement national). Reconnue coupable d’avoir joué un rôle central dans le détournement de l’argent versé par l’Union européenne pour financer les activités du parti d’extrême droite pour un préjudice évalué, selon le Parlement européen, à 7 millions d’euros durant la période 2004-2016, elle voit sa candidature à l’élection présidentielle de 2027 fortement compromise.

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Rien ne relie les deux affaires entre elles. Ni leur nature, ni leur temporalité, ni les enjeux politiques qu’elles charrient : Nicolas Sarkozy est entré dans le crépuscule de son cheminement, contrairement à Marine Le Pen qui joue son avenir présidentiel. Elles ont cependant été sujettes l’une et l’autre à une forte contestation médiatique et politique, alors même que la durée des enquêtes, près de dix ans dans les deux cas, témoignait du fait que les magistrats ne s’étaient pas lancés à la légère.

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