La Chine produit-elle des drones militaires qu’elle exporte en Russie ? Pour les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne (UE), cela fait de moins en moins de doute, après analyse des données transmises par des agences de renseignement européennes. Pour la Chine, il s’agit de « spéculations sans fondement ». Lundi 18 novembre, réunis à Bruxelles, les chefs de la diplomatie de l’UE ont cherché à faire le point sur le sujet et à trouver une réponse à apporter à Pékin.

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Comme l’agence de presse Reuters l’avait révélé à la fin de septembre, une filiale de la société d’armement publique russe Almaz-Antey, appelée Kupol, a développé et testé en Chine un nouveau drone de combat à longue portée appelé Garpiya-3 (G3). Ce drone peut transporter un engin explosif pesant 50 kilos sur une distance pouvant aller jusqu’à 2 000 kilomètres. En septembre, cette société était prête à lancer la production de masse de ces armes afin d’équiper potentiellement l’armée russe.

Malgré les dénégations de la Chine qui jugeait, lundi, par le biais de Lin Jian, le porte-parole de son ministère des affaires étrangères, que Pékin « gère l’exportation de produits militaires de manière prudente et responsable », ces renseignements apparaissent « convaincants » aux yeux des diplomates européens. Même si l’un d’eux confie : « Nous n’avons pas la preuve que ces drones militaires ont été utilisés contre l’Ukraine, contrairement, par exemple, aux drones iraniens. Les Ukrainiens n’ont, jusqu’à présent, pas retrouvé les restes de ces engins sur le champ de bataille. »

« Nous devons être fermes »

Cela n’a pas empêché la ministre des affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock, de prévenir : « Nous avons décidé de nouvelles sanctions contre l’Iran [contre certains ports et navires iraniens] et nous serons aussi clairs en ce qui concerne l’aide chinoise en matière de drones, parce que cela aussi doit avoir et aura des conséquences. »

En aidant la Russie à s’armer, « la Chine affaiblit la sécurité européenne », a pour sa part rappelé Caspar Veldkamp, le chef de la diplomatie néerlandaise. « Il est important d’envoyer un message à la Chine » la mettant en garde « contre toute escalade », a complété l’Italien Antonio Tajani. « La Chine est l’un des principaux soutiens de l’activité militaire de la Russie en Ukraine. Dès lors, nous devons être fermes », a quant à lui déclaré le Lituanien Gabrielius Landsbergis.

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