La candidate « insoumise » aux élections européennes Rima Hassan le 14 avril à Montpellier.

Organisée à l’initiative d’une association étudiante pro-Palestine, une conférence de Jean-Luc Mélenchon et de la candidate « insoumise » aux élections européennes, Rima Hassan, qui devait se tenir jeudi 18 avril à l’Université de Lille a été finalement annulée par l’établissement mercredi.

Pour l’Université, « les conditions ne sont plus réunies pour garantir la sérénité des débats » et a donc « décidé de ne plus autoriser la tenue, en ses murs, de la conférence de monsieur Mélenchon et madame Hassan prévue ce jeudi 18 avril ». « On ne peut que regretter, dans ce contexte, la pression exercée sur l’autonomie pédagogique et scientifique des établissements d’enseignement supérieurs », a-t-elle poursuivi dans ce communiqué.

En réaction, le coordinateur national de La France insoumise, Manuel Bompard, a dénoncé une « censure ». « Nous regrettons la décision de la présidence de l’université qui se montre incapable de résister aux pressions qui s’attaquent à la liberté d’expression, mettent à mal les libertés universitaires et académiques et visent à faire taire les voix de la paix au Proche Orient », a-t-il déploré dans un communiqué diffusé sur X. Le député « insoumis » des Bouches-du-Rhône a annoncé que M. Mélenchon et Mme Hassan tiendront tout de même une conférence jeudi à Lille. « La communication sur le nouveau lieu sera envoyé aux inscrits », précise-t-il.

Plusieurs élus Renaissance, du Rassemblement national et des Républicains avaient réclamé son annulation. Parmi les griefs invoqués, le logo de l’association organisatrice « Libre Palestine » qui se trouvait sur l’affiche de la conférence. Sur celui-ci figure un territoire englobant Israël, la Cisjordanie et la bande de Gaza, sur lequel est apposé le nom de l’association « Libre Palestine ».

Pour l’association, son logo « ne nie en aucun cas l’existence d’Israël »

Le président LR des Hauts-de-France, Xavier Bertrand avait notamment réclamant son interdiction. « Nous ne pouvons tolérer, dans une université française, une telle conférence de La France insoumise, de Jean-Luc Mélenchon et de Rima Hassan qui, à travers le logo “Libre Palestine”, nient l’existence de l’État d’Israël », avait-il fait savoir. Une demande partagée par le vice-président RN de l’Assemblée nationale Sébastien Chenu qui avait affirmé que « des propos antisémites seront probablement tenus » à cette occasion. La députée Renaissance du Nord, Violette Spillebout avait , elle, écrit au président de l’université pour souligner la « très lourde responsabilité » de LFI « dans l’explosion antisémite en France ».

Le logo en cause était visible, sur l’affiche, aux côtés des photos de Jean-Luc Mélenchon et de la militante franco-palestinienne controversée Rima Hassan, septième sur la liste des Insoumis aux européennes. Raphaël Glucksmann, candidat pour le Parti socialiste et Place publique, a regretté sur TF1 mercredi que Jean-Luc Mélenchon « s’affiche » avec le logo d’une association « qui nie l’existence de l’Etat d’Israël », tout en refusant d’appeler à l’annulation de cette conférence.

Dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse par LFI, l’association Libre Palestine, créée en novembre 2023 dans la foulée des attaques du 7 octobre avait assuré que son logo « ne nie en aucun cas l’existence d’Israël ».

« Nous avons simplement mobilisé une carte qui représente une région du monde traversée par un processus de colonisation indéniable et dont la définition des frontières est un enjeu de luttes non stabilisées », précise l’association, ajoutant n’avoir « jamais promu la haine ou proféré des propos antisémites ». Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan sont annoncés, par ailleurs, lors d’un meeting de La France insoumise dans le cadre de la campagne pour les élections européennes, mercredi soir, à Roubaix.

Le Monde

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