Michel Barnier a reçu à Matignon Bruno Retailleau et Didier Migaud pour préparer leur plan de lutte contre la criminalité organisée et le narcotrafic.
Les ministres de l’Intérieur et de la justice le présenteront vendredi à Marseille.
Voici les principales pistes.
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Le 20H
Le gouvernement sonne la « mobilisation générale » contre la criminalité organisée et le narcotrafic. Les ministres Bruno Retailleau (Intérieur) et Didier Migaud (Justice) présenteront leur plan d’attaque, vendredi 8 novembre, à Marseille, où les règlements de comptes entre narcotrafiquants sont particulièrement meurtriers et sordides, avec l’implication de jeunes de 14-15 ans comme tueurs à gages. Tandis que le montant des saisies a de quoi donner le tournis. Encore cette semaine, on parle de 1,2 million d’euros interceptés dans une voiture dans la cité phocéenne.
Un parquet national contre la criminalité organisée
Un juteux trafic contre lequel le gouvernement veut se battre avec la création d’un parquet anti-criminalité organisée qui doit voir le jour dans les prochaines semaines, reprenant ainsi une proposition formulée par Eric Dupond-Moretti il y a quelques mois. Celui-ci sera d’abord préfiguré par le ministre de la Justice avant d’être gravé dans le marbre par la loi qui sera débattue au Parlement à partir de la fin janvier.
Des moyens d’enquête dédiés au marché de la drogue et aux activités illicites qui y sont liés vont donc être déployés, le tout concentré en une seule juridiction pour mieux exploiter les technologies d’investigation. « Le fait d’avoir un parquet national qui aurait autorité sur les services qui sont en charge de mettre en œuvre ces technologies, nous pensons que c’est une avancée extrêmement importante », se félicite Etienne Blanc, sénateur (LR) du Rhône et co-rapporteur de la commission d’enquête sur l’impact du narcotrafic en France, dans le reportage en tête de cet article.
Le patrimoine des dealers dans le viseur
Un parquet qui pourra aussi s’en prendre plus facilement au patrimoine des dealers. Selon les informations de TF1-LCI, le gouvernement souhaite que lors d’une arrestation, la liste des biens immobiliers et des comptes en banque d’un dealer soient systématiquement analysés et éventuellement saisis pour les frapper au portefeuille. Seul bémol : « Techniquement, il y a beaucoup de barrières et notamment des problèmes de coopération internationale parce que l’argent d’un trafic de stupéfiant quitte très rapidement le territoire français pour aller à l’étranger. Et là, ça devient très compliqué », admet Frédéric Ploquin, spécialiste du grand banditisme.
En outre, les préfectures ont à leur disposition des moyens administratifs qu’elles sont appelées à adopter plus fréquemment, avec des conditions d’utilisation facilitées : justification de patrimoine, interdiction de paraitre dans un quartier pour les dealers, fermeture de commerces suspectés de blanchiment d’argent, expulsion d’un logement social…
Quant aux consommateurs, ils seront aussi visés par ce plan. En cas d’interpellation, si une amende forfaitaire est dressée, elle figurera plus fréquemment au casier judiciaire. Par ailleurs, son montant de 200 euros aujourd’hui pourrait être augmenté lors du débat au Parlement à partir du 27 janvier. De plus, pour s’attaquer à la question du non-recouvrement de ces amendes, la piste du recours au « tiers-détenteur » est envisagée, mais pas encore arbitrée.
Enfin, plus de moyens policiers seront attribués aux services d’enquête de l’Office anti-stupéfiants (OFAST).