
Un élément de langage gagne du terrain au sein de la diplomatie climatique. Après avoir martelé que la France ne représenterait qu’une part marginale des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2, moins de 1 %), une partie du personnel politique utilise désormais le même argument pour l’Union européenne (UE). Les Vingt-Sept ne pollueraient que très peu comparativement à d’autres pays, de sorte que leur action en matière climatique importerait moins. « L’Europe pèse 6 % [des émissions mondiales] et dans quelques années, nous pèserons 4 %. Cela changera quoi au changement climatique ? Rien », assénait ainsi Monique Barbut, lors d’un conseil européen « environnement », le 4 novembre.
Par ces mots, la ministre de la transition écologique française justifiait le recours aux crédits carbone internationaux. Ces derniers doivent permettre aux Vingt-Sept de tenir une partie de leur nouvel objectif climatique pour 2040 en finançant la transition dans les pays en développement. « Nos catastrophes en Europe ne sont pas liées à nos émissions européennes, mais aux émissions mondiales. Tant que nous ne travaillerons pas sur ces émissions, il ne se passera rien en termes de [limitation du] changement climatique », insistait-elle.
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