Le pousse-conteneurs « Le Conquérant » navigue sur le Rhône de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) à Lyon, en mai 2023.

En cet après-midi du 10 juillet, l’immense portique s’anime sur le quai du terminal T2 du port Edouard-Herriot, à Lyon. Les pinces accrochent les conteneurs bleus du géant marseillais du transport maritime CMA CGM, les hissent et les transfèrent un à un dans l’immense cale du Zeus, un bateau de 105 mètres de longueur. Les « boîtes », comme on dit dans le jargon du transport, sont posées alternativement à bâbord et à tribord, empilées sur deux niveaux, selon un plan de chargement communiqué à l’avance, pour ne pas déstabiliser le navire. Au bout d’une heure, la cargaison est prête : 36 conteneurs de grande capacité. Autant de poids lourds qui n’empruntent pas la route.

Les moteurs du Zeus se mettent à ronronner. A la barre, Didier Blanchon, le pilote du bateau, annonce son départ. « C’est noté, bonne navigation », répond la capitainerie. La barge s’éloigne du quai, recule au centre du bassin et effectue un demi-tour précautionneux. Cap plein sud, à destination du port de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). Temps de parcours : environ trente-cinq heures, à la vitesse de 15 à 17 kilomètres-heure. « Ce qui compte, ce n’est pas la vitesse, c’est de savoir à quel moment vous arrivez. Un conteneur qui vient d’Asie, franchement, il n’est pas à deux jours près ! Ici, nous ne sommes pas dans le stress, nous assurons tranquillement la fiabilité et le volume du transport », philosophe M. Blanchon. Décarbonation, massification, fiabilité : le pilote du Zeus résume les principaux atouts du transport fluvial.

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