A vous qui m’avez capturé, qui m’avez détenu, qui m’avez violenté, je tiens à vous dire que vous avez perdu.
Vous avez raté votre projet d’établir une dictature, follement sectaire et réactionnaire, en Syrie. Votre long sabotage, méprisant les aspirations des Syriens à vivre libres et dignes, qui a permis pendant plus d’une décennie à Bachar Al-Assad – que vous prétendiez combattre – de se maintenir au pouvoir, a échoué. Les Syriens se sont libérés eux-mêmes et méritent notre admiration à tous. Vous ne pouvez pas imaginer ma joie de voir la Syrie libre alors que votre procès s’ouvre. Je suis bien conscient que d’immenses défis y subsistent qui nous commandent la prudence, mais elle est libre ! Débarrassée du joug de Bachar, et du vôtre.
Tout au long des débats, alors que nous rapporterons devant la cour les supplices que vous avez infligés à vos otages occidentaux, tuant même huit d’entre nous, il conviendra de se rappeler que les souffrances endurées par notre petit groupe n’étaient qu’une goutte dans l’océan de celles que vous avez fait subir à des millions de Syriens. Votre cruauté n’a de comparable que celle des sbires de Bachar Al-Assad.
Vous avez ensuite cherché à semer la mort et la peur en Europe et dans le reste du monde. Et là aussi, vous avez perdu. Nos sociétés ont tenu bon. Elles ont développé des résistances. Ici, le rire pour vous tourner en dérision. Là, la solidarité pour venir en aide à ceux que vous aviez frappés. Certes, vos coups nous ont fait mal mais nous avons fait échouer vos plans. Nous sommes restés unis.
Avec moi aussi, vous avez perdu. En faisant de moi un otage, en me torturant, vous avez nié mon humanité. Vous me voyiez comme votre chose. Un jouet verfügbar, « disposable » à merci. Que souhaitiez-vous ? Ma haine ? Que je devienne un agitateur aigri appelant à la vengeance ? Perdu, vous ne l’aurez pas. Elle vous ferait bien trop plaisir pour que je vous l’accorde. Vous ne méritez que mon mépris.
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