- Emmanuel Macron a choisi Sébastien Lecornu, son homme de confiance venu de la droite, au poste à hauts risques de Premier ministre.
- Une nomination qui intervient au lendemain de la chute de François Bayrou qui n’a pas su résoudre l’équation impossible d’un paysage politique sans l’ombre d’une majorité.
Suivez la couverture complète
François Bayrou renversé, et maintenant ?
C’est une nomination qui ne s’est pas fait attendre. Ce mardi, quelques heures à peine après avoir reçu la lettre de démission par François Bayrou, Emmanuel Macron a dévoilé le nom de celui qui allait déménager à Matignon. C’est à Sébastien Lecornu qu’incombe la tâche de composer un nouveau gouvernement. Pour ce faire, le président de la République l’a « chargé de consulter les forces politiques représentées au Parlement en vue d’adopter un budget pour la Nation et bâtir les accords indispensables aux décisions des prochains mois »
, a annoncé l’Élysée dans un communiqué. « À la suite de ces discussions, il appartiendra au nouveau Premier ministre de proposer un gouvernement »
, a ajouté la présidence.
Inamovible au gouvernement depuis 2017
Propulsé au gouvernement à 31 ans, passé par l’Écologie, les Collectivités, l’Outre-mer, puis les Armées, Sébastien Lecornu devient le 7e Premier ministre d’Emmanuel Macron. Il est aussi le 5e depuis le début de son second quinquennat en 2022 ! Du jamais-vu dans une Ve République longtemps réputée pour sa stabilité, mais entrée dans une crise sans précédent depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024.
À 39 ans, l’ex-sénateur normand, inamovible au gouvernement depuis 2017, a grimpé les échelons jusqu’à devenir ministre des Armées, un portefeuille ultrasensible en temps de guerre en Ukraine, devenant un fidèle et intime du chef de l’État. Déjà en décembre dernier, Emmanuel Macron avait voulu le nommer à Matignon, mais son allié historique François Bayrou avait fini par s’imposer à lui. C’est donc ce macroniste de la première heure qui doit travailler à obtenir, a minima
, une non-censure du PS, indispensable pour doter la France d’un budget pour 2026, dont la préparation vient de faire tomber le gouvernement sortant qui avait présenté un effort de 44 milliards d’euros.
François Bayrou ne manquera pas de lui rappeler la difficulté de la mission au cours de la passation de pouvoir mercredi à midi à Matignon. Une date qui coïncide avec une journée de mobilisation pour bloquer le pays initiée par divers mouvements.
