• Le président malgache a affirmé lundi être dans un « lieu sûr » après une « tentative de meurtre », sans donner d’indication sur sa localisation.
  • Andry Rajoelina a appelé à « respecter la Constitution en vigueur » alors que les militaires ont rallié les manifestants contestant le pouvoir.

Sa prise de parole était attendue depuis le ralliement de militaires aux manifestants contestant le pouvoir au cours du week-end. « J’ai été obligé de chercher un lieu sûr pour protéger ma vie », a affirmé lundi le président malgache Andry Rajoelina, expliquant avoir été visé par une « tentative de meurtre » de la part d’« un groupe de militaires et de politiciens », sans plus de précisions sur sa localisation. 

Après avoir alerté dimanche matin sur une « tentative de prise illégale du pouvoir par la force sur son territoire », le chef d’État de Madagascar a assuré qu’« il n’y a qu’une seule issue pour résoudre ces problèmes, c’est de respecter la Constitution en vigueur dans le pays. » Dans un direct diffusé sur les réseaux sociaux, mais pas à la télévision publique, Andry Rajoelina a rejeté de fait les appels à la démission du mouvement de contestation né le 25 septembre dans cette île particulièrement pauvre de l’océan Indien.

Emmanuel Macron a exprimé sa « grande préoccupation »

Selon les informations de la radio française RFI, citées par l’AFP, Andry Rajoelina a embarqué dimanche « à bord d’un avion militaire français pour La Réunion, avant de partir vers une autre destination avec sa famille ». « Je ne confirme rien aujourd’hui », a répondu lundi à ce sujet depuis l’Égypte Emmanuel Macron, tout en disant sa « grande préoccupation » pour Madagascar.

« Je pense qu’il est très important que l’ordre constitutionnel, la continuité institutionnelle soient préservés à Madagascar parce qu’il en va de la stabilité du pays et des intérêts de la population », a ajouté le chef de l’État français.

Le président malgache veut ouvrir « la porte au dialogue »

« De cette tentative de meurtre, je n’ai pas de tristesse contre les fautifs ni de rancoeur », a déclaré Andry Rajoelina. Le président, réélu en 2023 pour un mandat de cinq ans lors d’un scrutin boycotté par l’opposition, a en outre ouvert « la porte au dialogue pour sortir de cette situation ».

Son allocution avait déjà été reportée une première fois en raison de l’arrivée d’un « groupe de soldats armés » au siège de la télévision publique, selon la présidence. 

Le mouvement de contestation, qui dénonçait au départ les coupures incessantes d’eau et d’électricité, s’est mué depuis en une contestation plus large du président Rajoelina, 51 ans, et de son clan.

Au moins 22 personnes ont été tuées au début des manifestations et plus d’une centaine blessées, selon les Nations unies. Un bilan démenti par le chef de l’État malgache, évoquant 12 morts, tous « des pilleurs, des casseurs » selon lui.

Victor GAUTIER avec AFP

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