Ni le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, ni le président américain, Donald Trump, ne sont connus pour leur prudence sur la scène internationale. La campagne militaire qu’ils ont conjointement lancée contre l’Iran n’en demeure pas moins à la fois réfléchie et raisonnable. Israël était fondé à s’attaquer aux installations nucléaires iraniennes, et les Etats-Unis ont eu raison de se joindre à l’opération, en utilisant leurs bombes antibunker pour dévaster Fordo (le site iranien d’enrichissement d’uranium, profondément enfoui) ainsi que deux autres installations nucléaires.

Avant le début de l’offensive israélienne, le 13 juin, l’Iran avait accumulé de l’uranium d’une qualité inquiétante. Au mois de mai, l’Agence internationale de l’énergie atomique avait estimé que le site de Fordo pourrait techniquement, en seulement trois semaines, transformer le stock existant en une quantité suffisante pour concevoir neuf bombes. Avant les premières frappes israéliennes sur l’Iran, les administrations Biden et Trump ont tenté de neutraliser la menace à la table des négociations. La République islamique a malheureusement refusé de conclure un accord.

L’Iran n’a par ailleurs pas dissimulé ses intentions stratégiques agressives, en renforçant son armée, en appelant à l’anéantissement d’Israël et en soutenant activement le Hamas, le Hezbollah et d’autres groupes extrémistes. Les propres capacités armées de l’Iran, comme celles de ses supplétifs, constituent une menace directe et active pour les intérêts des Etats-Unis dans la région – ses bases et ses troupes, ses partenaires, et le commerce maritime, qui inclut d’importants flux pétroliers et gaziers. Dans ces conditions, il aurait été très imprudent de rester les bras croisés.

Aboutir à un accord négocié

Pour autant, maintenant qu’Israël et les Etats-Unis ont démontré leur écrasante force de frappe, c’est désormais un dénouement diplomatique, et non pas militaire, qu’ils doivent travailler à trouver. Si les bombardements ont détruit des sites nucléaires existants, ils ne peuvent qu’inciter davantage l’Iran à accélérer son programme militaire en la matière. Il est possible qu’il n’ait été que partiellement endommagé, et même s’il a été considérablement retardé, il peut encore être reconstruit, de manière plus invisible. Par ailleurs, si l’Iran n’entrevoit aucune porte de sortie, et si son régime théocratique craint pour sa survie, il cherchera probablement par désespoir à étendre les hostilités, ce qui pourrait conduire à un conflit à l’échelle de la région.

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