En 2024, 60 % des cadres ont bénéficié d’une augmentation salariale, alors même que cette part plafonnait à 46 % en 2021. « Ce taux de 60 % correspond à un pic exceptionnel, car il se situe plutôt autour de 50 % en période normale », confirmait Gilles Gateau, directeur général de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC), lors de la présentation le 21 novembre des principaux résultats de l’enquête.

La rémunération annuelle brute médiane (fixe + variable) dans cette population atteint désormais 54 000 euros, ce qui signifie que la moitié des cadres gagne plus que cette somme, l’autre moitié moins. Tous âges confondus, les cadres se disent satisfaits de leur rémunération pour 63 % d’entre eux, et 68 % le sont de leur situation professionnelle. Ils sont tout autant à être confiants en leur avenir. Cet optimisme que manifeste une majorité de sondés peut se comprendre : depuis trois décennies, à l’exception de l’année 1992, le marché de l’emploi des cadres a toujours affiché bon an mal an une tendance positive a rappelé Gilles Gateau.

Et pourtant, cette population s’inquiète : 64 % des cadres se disent préoccupés par l’inflation et 61 % considèrent que leur pouvoir d’achat s’est dégradé depuis la crise sanitaire. Cette perception n’a rien d’une illusion. Depuis 2019, chaque année, la croissance de la rémunération médiane des cadres a été inférieure à l’inflation. Ils sont plus ou moins bien lotis selon la taille de leur entreprise : 70 % des cadres travaillant pour une grande firme ont bénéficié en 2024 d’une augmentation, contre 59 % dans des PME et 49 % dans les TPE. Enfin, par secteur, ceux qui s’en sortent le mieux sont ceux de l’industrie (72 % ont été augmentés) et de la construction (60 %).

L’atout de la mobilité

La mobilité des cadres paie toujours en 2024, mais davantage en interne qu’en externe : 77 % de ceux qui ont changé de poste au sein de leur entreprise ont bénéficié d’une augmentation. « Les employeurs ont consenti de réels efforts dans un contexte inflationniste pour fidéliser leurs compétences-clés », analyse Gilles Gateau. En externe : 66 % des cadres qui ont changé d’employeur sans connaître le chômage ont amélioré leur bulletin de paie, contre 57 % de ceux qui n’ont pas bougé.

La mobilité profite donc à une majorité de cadres sur le plan salarial, sauf dans les situations de sortie de chômage qui les place en moins bonne position pour négocier leur salaire : seulement 43 % des cadres relevant de ce cas de figure ont bénéficié en 2024 d’une augmentation. Mais d’autres facteurs que la rémunération interviennent dans les mobilités.

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