Le premier ministre indien, Narendra Modi, à New Delhi, le 5 août 2025.

Pousser son allié dans les bras de ses ennemis : le mauvais traitement réservé par Donald Trump à l’Inde a eu l’effet inverse de ce qui était recherché. Le président américain, qui a utilisé la menace puis la sanction des droits de douane pour tenter d’éloigner l’Inde de la Russie, pourrait bien provoquer le rapprochement de New Delhi avec Moscou et avec Pékin.

Le jour même de l’annonce de pénalités de 50 % sur les produits indiens en raison des importations de brut russe, le 6 août, Narendra Modi a décidé de se tourner ostensiblement vers Moscou, le partenaire historique de l’Inde et son premier fournisseur d’armes.

Confronté à la plus grave crise diplomatique depuis son accession au pouvoir en 2014, le premier ministre indien n’a pas d’autre choix que de trouver une parade rapide à l’humiliation américaine. Il a, en grande partie, construit sa légitimité auprès des Indiens sur sa reconnaissance internationale, surjouant sa proximité avec les grands de ce monde, à commencer par Donald Trump. La crise avec les Etats-Unis et la confrontation militaire avec le Pakistan a mis au jour les limites de sa doctrine dite du « multi-alignement » ou d’« autonomie stratégique », consistant en de multiples partenariats contradictoires, sans véritables alliances. L’Inde est plus isolée que jamais sur la scène internationale.

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