Mansoureh Kamari, dans son atelier, à Paris, le 3 septembre 2025.

A la rentrée littéraire, les premières bandes dessinées ne sont pas mieux loties que les premiers romans : échapper à l’invisibilisation est une gageure au milieu d’une fièvre éditoriale qui voit plus de 500 albums (hors mangas) être publiés entre le 15 août et le 15 octobre. Celui de Mansoureh Kamari y parvient néanmoins. Par sa faculté à secouer les tripes et à imprégner les rétines, Ces lignes qui tracent mon corps sort clairement du rang. Inconnue du 9e art, cette réfugiée politique iranienne de 42 ans y relate sa jeunesse dans son pays d’origine et sa renaissance en France, loin de cette dictature religieuse.

L’ouvrage tient de la réappropriation. Celle du corps bafoué, mais aussi du passé traumatique qui a longtemps « hanté » la jeune femme après sa fuite d’Iran, en 2006. « Ecrire cet album a été une thérapie. J’ai eu besoin de revisiter certains souvenirs pour m’en libérer », confie-t-elle dans une brasserie du 20e arrondissement de Paris située au pied de l’appartement qu’elle occupe avec son mari, le dessinateur de presse et bédéaste Mana Neyestani.

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