Avant sa mort, en 1974, Marcel Pagnol, le célèbre auteur de La Gloire de mon père ou du Château de ma mère (Pastorelly, 1957 et 1958), avait donné une indication et une seule : sa production ne devait surtout pas « prendre la poussière ». Son petit-fils, Nicolas Pagnol, qui n’avait que 1 an au moment de son décès, a pris la consigne à cœur. Président du fonds de dotation Marcel Pagnol et des entreprises familiales de gestion des droits depuis 2007, il en est devenu le seul maître à bord après le décès de sa grand-mère, Jacqueline Pagnol, en 2016, à l’âge de 95 ans.

Dans son appartement de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), il reçoit à côté d’une bibliothèque remplie d’essais universitaires sur son aïeul. Le cinéaste et écrivain, auteur d’une œuvre à l’immense succès populaire devenue le symbole d’une Provence de carte postale avec ses cigales, ses places de village et son accent chantant, était aussi un traducteur reconnu des Bucoliques, de Virgile, et a été reçu à l’Académie française en 1947. Son ayant droit de 52 ans, cheveux blancs et polo rouge, raconte tous ses projets du moment. La liste est longue. « Je m’ennuie très vite », lance-t-il, entre deux cigarettes fumées en vitesse sur la terrasse.

Il semble ne jamais s’arrêter. Quelques jours plus tard, au Festival de Cannes, il doit partir présenter Marcel et Monsieur Pagnol, le biopic d’animation qui sera en salle en octobre, réalisé par Sylvain Chomet, l’auteur des Triplettes de Belleville. C’est lui qui a impulsé le projet il y a huit ans pour faire connaître la riche vie du grand écrivain, entre cinéma, théâtre, littérature. Sa bande originale, du rappeur marseillais à succès SCH, a été pensée pour « créer des ponts entre les générations ». Pour atteindre tous les publics, il imagine aussi vendre, à la rentrée, des fournitures scolaires et « un beau stylo » estampillés Marcel Pagnol. Et surtout, d’ici à 2027, le représentant de la famille prépare l’ouverture du premier musée consacré à son grand-père.

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