• L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) préconise de marcher toutes les 30 minutes pour éviter les dangers liés à la sédentarité.
  • Jusqu’ici, les autorités de santé recommandaient plutôt de se lever « toutes les deux heures ».

Marcher trois à cinq minutes chaque demi-heure. Voilà ce que recommande désormais l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) aux Français. « Marcher 5 minutes toutes les 30 minutes, avec une intensité faible à modérée, améliore les paramètres métaboliques, comme la glycémie ou l’insulinémie », souligne la nouvelle étude publié mercredi 8 octobre. « Mais il ne suffit pas de se lever, de faire un tour du bureau et de se rasseoir : la rupture de sédentarité doit durer 3 à 5 minutes et mobiliser suffisamment la motricité, comme avec une marche rapide de 3 à 5 minutes », précise à l’AFP Irène Margaritis, adjointe au directeur de l’alimentation, de la santé animale et végétale de l’Anses. 

Une activité encore « plus bénéfique » pour les enfants

Chez les enfants, une activité d’une « intensité élevée » de 3 minutes toutes les demi-heures serait encore « plus bénéfique », note l’organisme. « Les enfants ont besoin de bouger » et « leur activité spontanée est très nettement supérieure à leur activité pendant une journée d’école », ajoute Irène Margaritis. 

L’idée derrière ces nouvelles préconisations est de lutter contre les périodes excessives de sédentarité – devant la télévision sur un canapé ou en travaillant sur un ordinateur par exemple -, et les dangers qui y sont inhérents. En effet, les périodes prolongées où l’on reste assis ou allongé en étant éveillé augmentent le risque de développer des maladies (diabète de type 2, obésité, maladies cardiovasculaires, respiratoires, ostéoarticulaires, certains cancers), rappelle l’Anses, qui a passé en revue plus de 75 études en la matière.

Une évolution des usages collectifs nécessaire ?

Au-delà de comportements individuels, créer des environnements plus favorables à un mode de vie actif pourrait s’avérer crucial. Mais « pour l’instant, il n’y a pas de culture collective des ruptures de sédentarité », relève l’experte, « au travail, dans le tertiaire, il y a souvent de longues réunions sans pause ; à l’école, les enfants sont contraints à des temps de sédentarité élevés, qui sont néfastes et les conditionnent pour l’avenir ». Faire évoluer nos mœurs en la matière pourrait s’avérer d’autant plus pertinent que quitter régulièrement la position assise bénéficie aussi aux fonctions cognitives. De nombreuses études l’attestent, cela permet d’améliorer l’attention, le temps de réaction ou encore l’humeur tandis que la sensation de fatigue diminue. 

En 2016, Santé publique France avait appelé à « prendre le temps de marcher un peu toutes les deux heures ». Lors du confinement de 2020 lié à la pandémie de Covid-19, l’Anses avait conseillé de se lever toutes les 30 minutes minimum, en marchant pendant 3 à 5 minutes et en faisant quelques mouvements. Mais ces instructions intervenaient dans un contexte atypique, avec une sédentarité au-dessus des moyennes habituelles. 

À noter cependant que, pour préserver sa santé, être moins sédentaire ne suffit pas. Les autorités sanitaires mettent aussi en avant le rôle d’une dose d’activité physique régulière. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) exhorte ainsi les adultes à effectuer au moins 150 minutes d’activité physique modérée hebdomadaire (marche, natation, vélo…), 75 minutes d’activité intense (course à pied, sports collectifs…), ou une combinaison des deux.

M.G avec AFP

Partager
Exit mobile version