Portrait de Maxime de Rostolan, entrepreneur et militant écologiste français, chez lui, à Rochecorbon (Inde-et-Loire), le 10 mars 2020
Claude Pauquet / Agence VU

Lorsqu’il a fallu convenir d’un lieu de rencontre, Maxime de Rostolan a choisi de nous montrer son « unique bureau de salarié ». Le rendez-vous est donné dans la rue de Furstemberg, au cœur de Saint-Germain-des-Prés dans le 6e arrondissement de Paris, au sein du siège de la maison Deyrolle, institution scientifique et pédagogique. L’endroit ressemble davantage à un cabinet de curiosités ou à un atelier de taxidermie qu’à un bureau. En guise de compagnons, l’entrepreneur de 43 ans est entouré d’un zèbre et d’un paon naturalisés. Il s’en amuse : « Lorsque ma mère a visité les locaux, elle m’a fait remarquer que j’avais une drôle de vie ! »

Maxime de Rostolan a passé cinq années de sa jeunesse dans ce repaire improbable, pour développer des planches pédagogiques illustrant les problématiques du siècle, du réchauffement climatique au recyclage des déchets. Une période fondatrice, au cours de laquelle il se passionne pour la permaculture, organise des soirées dans les catacombes et se lie d’amitié avec Louis Albert de Broglie, ancien banquier descendant d’une longue lignée d’aristocrates.

Depuis, le néorural, qui habite aujourd’hui à la campagne, entre Aix-en-Provence et Marseille, a eu mille et une vies : il a lancé un réseau de microfermes, a développé une plate-forme de crowdfunding consacrée aux projets à fort impact écologique et social, ou encore a animé une association de lobbying citoyen pour accélérer la transition démocratique, écologique et sociale. Les cinq jours précédant ses 40 ans, il a décidé d’imaginer un projet par jour. Deux sont en cours : un réseau de pépinières participatives et une coopérative de voyages en voilier. Pour Le Monde, il revient sur sa jeunesse, en évoquant des études tout sauf studieuses, un démarrage professionnel étonnant, et la découverte de la permaculture et de l’agroforesterie.

Où avez-vous grandi ?

A Boulogne-Billancourt [Hauts-de-Seine], dans un cadre privilégié. Mon père était directeur général dans l’hôtellerie et la restauration, ma mère était responsable marketing chez IBM. Ils se sont séparés quand j’avais 4 ans. J’ai été scolarisé au collège privé Dupanloup à Boulogne-Billancourt, puis au lycée Janson de Sailly, dans le 16e. Je n’étais pas très épanoui dans ces milieux très tournés vers le fric. Ça a changé au moment de la prépa : je suis resté dans le même établissement, mais la population a changé, et je me suis fait de vrais amis. On était les « roots » de Janson, on était en opposition frontale avec la faune locale.

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