Les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur font état de 35 morts et de 2500 blessés après le passage du cyclone dévastateur Chido à Mayotte.
Mais ce bilan pourrait être plus lourd, certains habitants n’ayant pas encore reçu de soins.
Des gendarmes sont donc diligentés dans les bidonvilles pour aller à la rencontre de ceux qui en auraient besoin.

Suivez la couverture complète

Mayotte frappé par le puissant cyclone Chido

Une semaine après le passage du cyclone dévastateur Chido à Mayotte, les pouvoirs publics sont toujours incapables d’établir un bilan exact du nombre de blessés et de morts. Dans les bidonvilles, comme à Dembény où vivent un millier de personnes, des gendarmes ont été diligentés pour porter secours aux habitants qui n’ont pas encore reçu de soins. « Comment vous avez fait ça madame ? C’est la tempête ? Pendant le cyclone ? », demande un agent à une habitante dans le reportage TF1 à retrouver en tête de cet article.

D’importants risques sanitaires

« C’est des blessures qu’on va trouver avec les tôles. On voit la jambe, on voit le pied et c’est pas soigné en fait. Il n’y a pas de soins du tout », explique le gendarme. Les tôles balayées par les vents ou utilisées pour la reconstruction des bangas ont blessé des dizaines de personnes. Mais impossible de déterminer un bilan précis, beaucoup se méfiant des pouvoirs publics et préférant ne pas solliciter d’aide, malgré leurs blessures.

« Vous avez majoritairement des personnes qui sont en situation irrégulière et qui de ce fait redoutent à tout moment d’être appréhendées et expulsées du territoire. C’est pour ça qu’ils préfèrent rester dissimulés, entre eux. Alors même que certains ont subi des blessures graves lors du cyclone », explique le capitaine de gendarmerie, Arnaud Couric.

Aux blessures, il faut ajouter les maladies. « À l’hôpital, ce sont seulement les blessés qu’on regarde, c’est pour ça que je ne l’ai pas amené », souligne une femme, un enfant dans les bras. Ce samedi 21 décembre, l’hôpital de Mamoudzou, touché par le cyclone, n’était opérationnel qu’à 50%, et son toit devait être protégé par des bâches.

Afin de faciliter les soins, un poste de secours éphémère a été installé en haut du village de Dembény, où la demande est si élevée qu’une file d’attente s’est formée. Les infirmières et les médecins sont tous bénévoles. Ces soignants tentent avec les moyens à leur disposition d’éviter toute épidémie et d’empêcher les surinfections. « La chaleur, la macération et les conditions d’hygiène évidemment qui là sont encore pires que d’habitude. On aura beau mettre des antibiotiques, s’il n’y a pas au moins accès à de l’eau et du savon, ça ne sert à rien », s’inquiète Clarisse Pinel, médecin généraliste.

Lors de ces missions, à la rencontre des habitants, les gendarmes cherchent également à recenser les morts, alors que le dernier bilan du ministère de l’Intérieur fait état de 35 morts et 2500 blessés, dont 78 grièvement. Jusqu’à présent, ils n’ont obtenu que très peu d’informations. Face à l’urgence, ils s’occupent d’abord des vivants.


A. Lo. | Reportage TF1 Baptiste Guenais, Antoine Pocry, Sylvain Roland

Partager
Exit mobile version