• Bruno Retailleau, qui était favorable à la participation de son parti à l’exécutif de Sébastien Lecornu, a déploré dimanche que « la composition du gouvernement ne reflète pas la rupture promise ».
  • Le patron des Républicains convoque ce lundi le comité stratégique de son parti.

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Sébastien Lecornu a enfin un gouvernement, après 26 jours de consultations

Un revirement suréaliste. Le patron des Républicains, Bruno Retailleau, qui était pourtant favorable à la participation de son parti au gouvernement de Sébastien Lecornu, a annoncé ce dimanche soir une réunion d’urgence lundi des instances du parti face à la grogne interne sur sa composition. « La composition du gouvernement ne reflète pas la rupture promise« , a déploré sur le réseau X le ministre de l’Intérieur reconduit, qui avait obtenu dans l’après-midi le feu vert des parlementaires LR à une participation « exigeante » au gouvernement de Sébastien Lecornu.« Ça ne nous va pas. 60% de macronistes et Bruno Le Maire, ce n’est pas possible (…) Le resserrement autour de Renaissance ne nous semble pas tout à fait correspondre à  l’air du temps », explique un proche de Bruno Retailleau au service politique de TF1-LCI.

« Devant la situation politique créée par cette annonce, je convoque demain matin le comité stratégique des Républicains », une instance qui regroupe les principales personnalités du parti, a écrit Bruno Retailleau qui s’est entretenu pendant plus de 1h30 avec le Premier ministre à Matignon juste avant l’annonce de la composition du gouvernement (nouvelle fenêtre).

Les adhérents furieux

La réaction du ministre de l’Intérieur est intervenue après que les fédérations et les adhérents LR ont exprimé leur mécontentement sur les boucles de discussions internes que nos confrères de l’AFP ont pu consulter. « Vu le casting du nouveau gouvernement qui n’intègre aucun nouveau LR, ça gueule fort fort sur les boucles internes », a affirmé un cadre du parti déçu par la reconduction uniquement des sortants Bruno Retailleau, Annie Genevard et Rachida Dati.

Si les rumeurs avaient circulé dans la journée sur l’entrée éventuelle de François-Xavier Bellamy et d’Othman Nasrou, deux proches du président du parti, les LR sont loin d’obtenir « le tiers des postes » que Bruno Retailleau avait exigé.

« La boucle des fédérations LR est très éloquente : elle sont furieuses, nos militants aussi », a écrit une sénatrice, tandis qu’une autre assurait qu’on « allait prendre cher sur le terrain », craignant comme d’autres que les militants ne comprennent pas pourquoi la droite a choisi d’entrer dans ce gouvernement. Mais c’est surtout la nomination à la Défense de Bruno Le Maire (nouvelle fenêtre), l’ancien ministre de l’Économie, qui a le plus irrité Les Républicains, parti dont il avait claqué la porte en 2017 pour rejoindre la macronie. « Quelle déception et quel mépris pour les Français en remettant celui qui porte la responsabilité d’une dette abyssale », a réagi une conseillère départementale.

Antoine LLORCA avec AFP

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