Une pharmacie à Paris, le 3 mars 2025.

La baisse des remises commerciales que les laboratoires peuvent consentir sur les médicaments génériques aux pharmaciens, contre laquelle ces derniers protestaient vivement depuis l’été, a été suspendue pour trois mois, selon un arrêté publié au Journal officiel mardi 7 octobre.

Daté du 4 août, un précédent arrêté avait plafonné au 1er septembre les remises commerciales sur les médicaments génériques à 30 % du prix hors taxes de ces produits, au lieu de 40 % auparavant. Ce plafond, avait décidé le gouvernement, devait diminuer progressivement pour atteindre 20 % début juillet 2027.

Ce texte avait déclenché une levée de boucliers chez les pharmaciens d’officine pour qui les ristournes consenties par les laboratoires – destinées à encourager la dispensation de médicaments génériques, moins chers que les originaux – génèrent une source significative de revenus.

Une « première victoire »

Le nouvel arrêté daté du 6 octobre rétablit ainsi de manière provisoire, jusqu’au 31 décembre, les 40 % de remise autorisée sur le prix des médicaments génériques. Cet arrêté prévoit en outre que la baisse autorisée passera à 30 % contre 20 % du prix de ces médicaments, fixé dans l’arrêté précédent, au 1er janvier 2026 au lieu du 1er janvier 2028. Concernant les médicaments biosimilaires, ce nouvel arrêté maintient la création d’un plafond de remises de 15 % pour développer les biosimilaires substituables.

Saluant une « première victoire », l’un des principaux syndicats de pharmaciens, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine, s’est félicité, dans un communiqué publié dans la nuit, d’avoir obtenu cette abrogation des baisses « à 25 %, puis 20 % d’ici l’horizon de 2028 » des remises sur les médicaments génériques. Le syndicat se dit « déjà mobilisé » pour que « le passage à 30 % » de ces remises, prévu « à titre transitoire au 1er janvier 2026 » par l’arrêté publié mardi, soit « abandonné définitivement ».

Les pharmaciens s’étaient mobilisés pendant plusieurs mois – grèves des gardes avec refus du tiers payant en cas de réquisition, fermeture le 16 août, grève massive le 18 septembre – pour protester contre cette mesure, pointant des conséquences pour l’emploi pour les officines les plus fragiles, en zone rurale.

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Le Monde avec AFP

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