- Une trentaine de chercheurs américains vont être accueillis en septembre à l’université d’Aix-Marseille.
- 300 candidats avaient fait part de leur envie de travailler en France.
- Une conséquence de la politique de Donald Trump, qui a remis en cause la liberté académique ces derniers mois.
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Le second mandat de Donald Trump
Ils étaient menacés par la politique anti-science de Donald Trump. L’université d’Aix-Marseille accueillera à la rentrée prochaine 31 chercheurs américains, menacés dans leur liberté académique aux États-Unis, dans le cadre du programme « Safe place for science », a annoncé ce vendredi 18 juillet son président Éric Berton sur France Inter.
Des professeurs d’histoire, de biologie, d’astrophysique…
Au 31 mars, date limite des candidatures, Aix-Marseille Université (AMU) avait reçu 300 dossiers. Au total, 600 chercheurs américains ont exprimé le souhait de venir travailler au sein de l’université marseillaise, l’une des plus importantes de France en nombre d’étudiants (80.000, dont 12.000 internationaux).
Les 31 chercheurs sélectionnés « sont des profils seniors, des professeurs de haut niveau »
, qui travaillent dans les sciences environnementales, dans les domaines des humanités (études de genre, histoire, géographie), de la biologie, la santé, l’épidémiologie, l’immunologie, et « plus surprenant, des collègues qui viennent de la Nasa et vont nous rejoindre dans nos laboratoires d’astrophysique »
, a ajouté Éric Berton.
« Le plus dur dans cet épisode, ce sont les messages poignants des gens qu’on n’a pas pris »
, a-t-il déclaré, estimant toutefois que « ces collègues vont pouvoir aussi trouver des solutions dans les autres universités françaises et en Europe »
grâce au programme Choose France et à des bourses européennes. « Ils ont des pressions, les banques de données des collègues qui travaillent dans le domaine du climat sont parfois effacées, ils ne peuvent plus travailler, mais on leur demande de justifier leur salaire, ce qui est assez cocasse »
, a affirmé le président.
Au même titre qu’un opposant politique, le scientifique peut gêner le pouvoir en place
Au même titre qu’un opposant politique, le scientifique peut gêner le pouvoir en place
Éric Berton, président de l’université d’Aix-Marseille
« Ce qui se passe aux États-Unis, ça influence le monde entier »
: en France, « des programmes sont arrêtés parce qu’aux États-Unis, c’est arrêté. Il faut se montrer à la hauteur de l’événement. Ce qui se passe aux États-Unis, c’est l’anti-science, c’est l’arrivée de l’obscurantisme. C’est l’honneur de l’université française d’amener une lueur d’espoir à ces collègues »
, a-t-il encore souligné.
Le président d’AMU, qui défend au côté de l’ancien président de la République François Hollande un statut de « réfugié scientifique »
, a rappelé que l’université Aix-Marseille accueillait également « 25 collègues qui viennent d’Iran, du Liban, d’Ukraine, de Palestine »
. « Au même titre qu’un opposant politique, le scientifique peut gêner le pouvoir en place, quand celui-ci est climatosceptique par exemple »
, a-t-il souligné.
Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son administration et des milliards de dollars de subventions de recherche ont été supprimés.